2010-18. Où le Maître Chat Lully fait le compte-rendu du pèlerinage de Frère Maximilien-Marie sur les pas des Zouaves Pontificaux.
Mardi 4 mai 2010.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Frère Maximilien-Marie vous avait annoncé que je vous donnerai un compte-rendu de son pèlerinage en Italie avec les descendants des Zouaves Pontificaux (cf. > ici), mais depuis son retour – bien que je l’ai soigneusement interrogé – je n’ai pas vraiment pris le temps de vous écrire…
En fait, je dois vous dire que, depuis le retour de notre Frère, nous travaillons beaucoup à l’extérieur. Le printemps a fini par arriver et nous avons eu quelques journées magnifiques : nous ne nous en plaignons pas et nous avons été heureux de voir refleurir jonquilles, pensées, tulipes, et primevères, en attendant les lilas, les lupins et les iris… etc… Cependant c’est aussi le plein développement des orties, des ronces, des fougères, et de l’herbe dont nous ne souhaitons pas vraiment être complètement envahis. Avec Chlôris donc nous accompagnons Frère Maximilien-Marie dans ses travaux de jardinage, de désherbage, de repiquage ou de plantations.
Hier, lundi 3 mai, était un jour de « noeud lunaire » et il ne fallait pas jardiner. J’en ai donc profité pour mettre en ordre les notes que j’avais prises en écoutant les récits de Frère Maximilien-Marie. Aujourd’hui il fait un temps épouvantable : la température est de 4° et nous avons assisté avec stupéfaction à des averses de neige! Les sommets autour de notre vallée ont à nouveau blanchi et il a fallu rallumer notre poêle à bois… Il n’est donc pas question pour un chat de sortir : et cela fait ainsi une excellente occasion pour me mettre au clavier. Toutefois plutôt que de vous faire un résumé jour par jour de ce pèlerinage, j’ai résolu de vous en faire un exposé plus thématique.
A. Un voyage plein de perturbations…
Dès son départ du Mesnil-Marie, Frère Maximilien-Marie a été confronté à quelques surprises fort peu agréables. Le vendredi 9 avril, puisqu’il devait commencer par rejoindre Paris en train, son voyage commença avec moultes difficultés dues aux grèves à rallonge du personnel de la SNCF : il finit par arriver à Paris avec un retard certain sur les horaires prévus…
Mais ce fut bien autre chose pour son retour puisque le samedi 17 avril l’avion qui devait ramener le groupe à Paris en fin d’après-midi fut empêché de décoller en raison du nuage de cendres qui recouvrait une partie de l’Europe, et qu’il fallut donc que les organisateurs trouvent, dans l’urgence, un hébergement pour l’ensemble du groupe et un autre moyen pour rentrer en France. Après quelques péripéties et de nombreux palabres, ils réussirent à s’entendre avec les chauffeurs d’un autocar qui devait repartir à vide : lever à 3h du matin le dimanche 18 avril, départ prévu à 4h mais retardé parce qu’on était à la recherche d’une personne dont le réveil n’avait pas sonné, célébration des Saintes Messes dominicales sur une aire d’autoroute avant le petit-déjeuner (les prêtres qui accompagnaient le pèlerinage avaient chacun leur « valise chapelle »), et finalement notre Frère fut déposé sur une aire d’autoroute au nord de Mâcon : un ami vint l’y récupérer et l’emporta vers le sud tandis que les personnes qui assuraient la garde du Mesnil-Marie pendant son absence se mettaient en route vers le nord. Frère Maximilien-Marie fut « échangé » à mi-chemin et nous arriva, complètement harassé par des heures de voyage et de stress… Chlôris et moi étions bien contents de le revoir, mais nous l’avons laissé s’écrouler sur son lit à 3h du matin : il y avait vingt-quatre heures qu’il était debout!
Le monument-ossuaire de la bataille de Castelfidardo.
B. Un pèlerinage sur les traces des Zouaves Pontificaux.
C’est la troisième fois que que Frère Maximilien-Marie se rendait en Italie avec l’association des descendants des Zouaves Pontificaux. Ce pèlerinage-ci correspond à l’année du 150ème anniversaire de la bataille de Castelfidardo (18 septembre 1860).
Cette bataille fut militairement une défaite pour les troupes pontificales mais elle suscita un élan généreux dans toute la catholicité. Des volontaires étaient venus – tout spécialement de France et de Belgique – s’ajouter aux troupes régulières des Etats de l’Eglise et c’est à la suite de cette bataille que le Bienheureux Pie IX fit demander au Général de La Moricière d’organiser les volontaires – de plus en plus nombreux – en un corps d’élite : ainsi naquirent les Zouaves Pontificaux dont la présence et l’action retardèrent de dix ans la spoliation du « Patrimoine de Saint Pierre » et l’occupation de Rome.
Ce pèlerinage a permis aux participants de retourner sur les lieux où se sont illustrés les Zouaves Pontificaux. Dans l’ordre chronologique des évènements historiques (et non dans l’ordre des visites que fit le groupe), il y eut donc : la visite commentée du site de Castelfidardo, le dépôt d’une couronne et la célébration de la Sainte Messe au monument commémoratif de la bataille (qui est aussi un ossuaire dans lequel ont été réunis les ossements des soldats des deux partis en présence), une Sainte Messe aussi dans l’oratoire de la Villa Ferretti où mourut le Général-Marquis de Pimodan, mortellement blessé à Castelfidardo ; la visite commentée du site de la bataille de Mentana (3 novembre 1867) et la cérémonie d’hommage au monument commémoratif de la bataille ; une autre cérémonie au grand monument que le Bienheureux Pie IX fit élever dans le cimetière romain du Verano en l’honneur de cette victoire et des soldats pontificaux qui y laissèrent leur vie, la visite et le fleurissement des tombes des Zouaves qui reposent dans ce cimetière et la célébration de la Sainte Messe dans la chapelle qui en est le centre ; visite aussi du cimetière teutonique du Vatican, pour aller se recueillir sur la tombe de Monseigneur Xavier de Mérode (1820-1874), pro-ministre des armées pontificales, qui fut à l’origine de la création du corps des Zouaves Pontificaux avec le Général de La Moricière ; réception enfin à la Villa Bonaparte, aujourd’hui siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège : c’est au fond des jardins de cette propriété que se situe la « brèche de la Porta Pia » par laquelle les troupes piémontaises entrèrent dans Rome le 20 septembre 1870, mettant fin à la souveraineté temporelle des Papes sur la Ville Eternelle.
Memento mortuaire du sergent des Zouaves Paul Saucet, mort en odeur de sainteté à 19 ans :
Frère Maximilien-Marie avait été chargé de fleurir sa tombe au cimetière du Verano.
On ne peut évidemment pas parler des Zouaves Pontificaux sans parler du Bienheureux Pie IX. Aussi nos pèlerins ont-ils – au cours de toutes leurs visites – été très attentifs à toutes les marques et à tous les souvenirs laissés par ce Pape dont le pontificat est le plus long de toute l’histoire de l’Eglise. Surtout, ils ont visité avec émotion le Palazzo Mastaï, à Senigalia : c’est l’hôtel particulier où naquit le Bienheureux Pie IX, et qui abrite aujourd’hui un très intéressant musée dans lequel sont conservées des pièces extraordinaires.
Couffin, robe de baptême et fac-similé de l’acte de baptême du Bienheureux Pie IX.
Il faut également noter que nos pèlerins a été remarquablement bien accueillis par les autorités ecclésiastiques, aussi bien à Rome (Frère Maximilien-Marie vous a expliqué > ici comment les descendants des Zouaves Pontificaux avaient une place de choix à l’audience pontificale du mercredi, et les chefs du pèlerinage ont été salués avec une bienveillance touchante par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI), que dans les Marches où trois évêques ou archevêques avaient tenu à accueillir personnellement le groupe, qui fut touché par leur sollicitude paternelle, le témoignage qu’ils leur ont donné de véritables successeurs des Apôtres n’usant pas de la langue de bois, fermes dans la doctrine et rayonnants de spiritualité… Rien à voir avec le manque de tenue et le flou psychologique, doctrinal ou spirituel dont trop d’évêques font preuve en France!
Il faudrait aussi citer d’autres membres éminents du clergé mais, surtout, il faut faire une mention spéciale de l’exceptionnel Don Lamberto, prêtre de 85 ans au dynamisme incroyable et directeur d’imprimerie, qui combla les pèlerins de magnifiques cadeaux rappelant le souvenir des Zouaves Pontificaux.
J’ai déjà mentionné la réception à l’ambassade de France près le Saint-Siège mais je dois aussi évoquer quelques représentants de la noblesse romaine, l’accueil du gouverneur de la Province des Marches, celui des édiles de Castelfidardo et enfin les responsables du « Centre Lépante » où le professeur de Mattei fit un exposé récapitulatif des évènements auxquels les Zouaves Pontificaux sont liés…
L’Archevêque de Lorette, l’Evêque de Senigalia, l’Archevêque et le Gouverneur d’Ancône accueillant les pèlerins
(cliquer sur les vignettes pour voir l’image en grand).
C. Dans les pas des Saints Apôtres et des Martyrs.
Rome, c’est la Ville illustrée par l’apostolat et le martyre des Saints Apôtres Pierre et Paul et, à leur suite, par les souffrances glorieuses d’innombrables martyrs. Nos pèlerins ont donc effectué avec ferveur leur pèlerinage aux basiliques et aux divers sanctuaires : basilique Saint Pierre du Vatican (avec la visite des fouilles et de l’antique nécropole qui permet d’arriver au plus près de la tombe de Saint Pierre) ; basilique de Saint Paul hors les murs (où des fouilles ont été également réalisées et des aménagements récents permettent désormais d’apercevoir le sarcophage de l’Apôtre sous l’autel papal), ainsi que le lieu du martyre de Saint Paul : les Trois Fontaines ; chapelle du « Quo vadis » et basilique de Saint Sébastien « ad catacumbas » (terme d’où vient notre mot « catacombes ») ; basilique de Saint Clément avec ses impressionnantes fouilles qui permettent de se retrouver au niveau même de la Rome du 1er siècle et d’entrer dans la maison du patricien Flavius Clemens où les Apôtres réunissaient les premiers fidèles ; basilique de Sainte Praxède, qui conserve les restes de milliers de martyrs et où l’on vénère la colonne de la Flagellation de Notre-Seigneur ; basilique de Saint Laurent « in Lucina », lieu du martyre de Saint Laurent… etc. Et bien sûr l’archibasilique du Très Saint Sauveur au Latran, cathédrale du Pape, où, en ce quatrième centenaire de la mort du Bon Roi Henri, nos pèlerins ne manquèrent pas d’aller saluer la statue du Souverain français érigée en reconnaissance par le chapitre de la basilique (voir > ici l’origine du titre de chanoine qui fut attribué aux Rois de France depuis Henri IV).
Statue du Roi Henri IV sous le portique de la basilique du Latran.
D. Et toujours avec Notre-Dame.
Pour conclure, il me faut enfin faire ressortir que ce pèlerinage fut aussi très fortement marial. Tout de suite après leur arrivée et leur installation chez les religieuses où ils avaient leurs quartiers à Rome, nos pèlerins se sont rendus à la basilique de Sainte Marie-Majeure, puis ils se sont recueillis dans l’église Saint-Alphonse dans laquelle est exposée l’icône miraculeuse de Notre-Dame du Perpétuel Secours (voir son histoire > ici) ; aux Trois-Fontaines, en plus du lieu du martyre de Saint Paul et de l’église de Marie « Scala coeli » (ce qui signifie « Echelle du ciel » car elle est édifiée au lieu où saint Bernard célébrant la Sainte Messe eut une vision de la Vierge symbolisée par une échelle par laquelle les âmes des pécheurs pouvaient accéder au ciel en se purifiant), ils ont prié dans le sanctuaire de l’apparition de la Vierge de la Révélation qui, en 1947, apparut à un communiste haineux qui avait résolu de poignarder le Pape Pie XII et le convertit…
Mais surtout il y eut les jours passés dans les Marches : le groupe était logé à deux pas de la basilique de Notre-Dame de Lorette qui renferme la « Santa Casa », la maison de Nazareth où eut lieu l’Incarnation du Verbe, miraculeusement transportée en Italie pour être préservée des destructions mahométanes (cf. > ici). Je sais que Frère Maximilien-Marie se levait très tôt le matin pour aller longuement prier dans la Sainte Maison et pour y confier à la Madone toutes les intentions dont il était chargé.
Prière à l’intérieur de la Sainte Maison de Lorette.
Il y a beaucoup d’autres détails que je ne puis pas rapporter ici, parce que j’ai déjà été assez long! Toutefois en terminant ce compte-rendu sur une note mariale, je vous assure que les habitants du Mesnil-Marie ne manquent pas de prier pour vous le Coeur douloureux et immaculé de Notre-Dame. Je me permets d’insister, parce que nous sommes entrés dans le Mois de Marie, pour que vous aussi ne cessiez pas de prier et de vous recommander avec ferveur à Notre-Dame de Compassion…
Lully.

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Cher frère Maximilien,
Merci pour ce compte-rendu intéressant qui nous rafraichit la mémoire à quelques semaines seulement du Pèlerinage.
Merci pour ce travail fort bien mené.
Anneli de M.