2010-12. Des travaux d’hiver au Mesnil-Marie, d’une chatière et de la manière dont on construisait jadis les caves voûtées.
Mardi soir 16 mars 2010.
Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,
Vous le savez bien : nous, les chats, nous n’aimons ni le froid ni l’humidité, et cet hiver qui n’en finissait pas ne me donnait guère le goût d’écrire… Voilà en effet plus de six semaines que je n’ai pas rédigé de chronique puisque la dernière que je vous ai adressée date de la fête de Saint François de Sales!!! (cf.> www)
Enfin, depuis quelques jours – même si à notre altitude nous n’avons encore ni violettes, ni jonquilles -, il semblerait que le printemps veuille bien annoncer son arrivée. Aujourd’hui, sur les versants exposés au nord, nous voyons toujours de la neige mais notre « Mesnil-Marie » est bien exposé et peut profiter pleinement des heures d’ensoleillement. S’il y a encore des gelées matinales, elles ne peuvent être comparées avec les températures rigoureuses que nous avons connues depuis le mois de décembre (c’est assez souvent que notre thermomètre est descendu jusqu’à moins 10°, certains matins même autour de moins 15°). Dans la soirée du dimanche 7 mars, nous avons eu une abondante chute de neige (25cm sur notre terrasse) et le mardi matin 9 mars le thermomètre marquait moins 13°: cela nous a donné la désagréable impression de revenir deux mois en arrière… Fort heureusement le redoux semble s’installer de manière durable.
La saison froide est propice aux travaux à l’intérieur de la maison et aux études : Chlôris et moi-même étudions les Saintes Ecritures et les commentaires des Pères de l’Eglise, que nous méditons ensuite longuement auprès du poêle… L’ancien grenier à foin (la fénière), qui est désormais la Salle Saint Augustin, a vu l’achèvement des finitions de son plancher après le passage de l’électricien. Et puis, entre la Salle Sainte Thérèse Couderc (la salle de séjour) et la Salle Saint Joseph (l’ancienne étable) il y a maintenant, pour remplacer une très vieille porte qui fermait très mal, une belle porte en châtaignier dans laquelle Frère Maximilien-Marie a fait percer spécialement pour nous une chatière qui nous plaît vraiment beaucoup. Figurez-vous que pour le diamètre de l’ouverture, on a pris mes mensurations!
Cependant la part la plus importante des travaux de cet hiver a consisté dans les commencements de l’aménagement de l’ancienne cave voûtée, destinée à devenir l’oratoire intérieur du « Mesnil-Marie » (avant de pouvoir construire la chapelle de Notre-Dame de Compassion à l’extérieur de la maison).
Avant toute autre chose, il faut que je vous explique de quelle manière les anciens construisaient autrefois ces caves voûtées. Pour cela j’ai réalisé un croquis (vous pourrez aussi apprécier en même temps la qualité des études que je poursuis ici) et à l’aide des numéros que j’ai placés sur le dessin je vous donnerai en dessous quelques compléments d’information :
1 – Notre « Mesnil-Marie » est construit directement sur la roche mère, à flanc de montagne. L’emplacement a été choisi en fonction de l’exposition au soleil, de la proximité de l’eau, de la disposition du rocher. Sans doute un tracé a-t-il alors été fait au sol, après avoir au maximum dégagé le rocher.
2 – Sur toute la surface intérieure de ce qui deviendrait la cave de la maison, les bâtisseurs de l’époque firent un énorme tas de terre et de pierres (que j’ai représenté avec la couleur marron) s’élevant jusqu’au niveau où les murs seraient droits…
3 – Les murs furent alors édifiés autour de ce remplissage : ces murs sont très épais puisque tout le poids de la maison va reposer sur eux. Plus exactement il s’agit en quelque sorte de deux murs parallèles bâtis en grosses pierres (pierres de rivière ou blocs de granit taillés) assemblées à la chaux, et entre les deux il y a un remplissage de terre et de petites pierres dont l’effet est isolant : c’est ce que j’ai représenté en un mélange de gris et de rose entre les pierres des murs.
4 – Lorsqu’on avait atteint une élévation suffisante pour les murs verticaux, on installait un solide coffrage destiné à porter les pierres de la voûte. J’ai représenté ce coffrage à l’aide de deux couleurs: a) un fort appareillage de poutres et de madriers, en gris foncé, pour donner la forme générale; b) et par dessus – en orange – des planches bien assemblées formant une espèce de coque de berceau renversé.
5 – Sur ce coffrage sont positionnées côte à côte les pierres de la voûte. Il faut remarquer la disposition des pierres : c’est leur plus petit côté qui est vers le bas; leur plus grande longueur est utilisée pour donner l’épaisseur de la voûte.
6 – Lorsque les pierres de la voûte ont été disposées, on verse la chaux par dessus : elle coule entre les pierres et les assemble entre elles en remplissant les interstices. Il arrive même qu’en plusieurs endroits la chaux traverse la couche de pierres, et comme elle est arrêtée par le coffrage de planches on aura plus tard l’impression que la voûte aura été crépie à ces endroits là.
Lorsque tout est bien sec, le remplissage de terre et de pierres ainsi que le coffrage sont retirés en creusant à l’intérieur de la cave ainsi construite, à partir de la porte d’accès (qui avait bien sûr été prévue!). Faut-il préciser que tous ces travaux étaient réalisés sans l’aide d’outillage mécanique? Les pierres étaient taillées à la main, transportées dans des brouettes et montées à dos d’homme, la terre pour le remplissage et la chaux étaient transportées avec des seaux… etc.
Je vous parlerai dans quelques jours des travaux qui ont déjà été réalisés dans cette ancienne cave, mais afin que vous puissiez mieux comprendre par la suite les explications que je vous donnerai, voici deux clichés qui la présentent dans son état initial. Le premier vous montre une vue générale, tandis que le second vous permet de voir un très ancien escalier d’accès, taillé dans le granit : je n’ose pas imaginer le temps et la peine qui ont été nécessaires pour le réaliser…
(cliquer sur les vignettes pour agrandir les clichés)
J’arrête ici ma chronique pour ce soir, mais avant de vous quitter je vous souhaite, non seulement en mon nom mais aussi au nom de Chlôris et de Frère Maximilien-Marie, une belle et fervente fête de Saint Joseph, ce vendredi 19 mars, et je signe aujourd’hui avec l’empreinte de ma très noble patte dans la neige (la dernière jusqu’à l’hiver prochain j’espère!).
Lully.
Vous pouvez laisser une réponse.
Merci pour les nouvelles; bon et beau travail.
Que DIEU vous garde tous.
Jean-Marc
Bravo à frère Max pour toutes ses réalisations architecturales!
Quelques jours de « vacances romaines » avec les ADZPVO seront bien méritées.
Avec mes amitiés très zouavement sincères.
Michelle Le M.
Chat alors, la chatière, ch’est magnifique !!!
J’espère que vos Chénieuries n’ont pas été trop dérangées par les travaux monachtiques.
Penchez à votre Papa en lui faisant des calinoux !!!
Que cette « cave » est superbe, Maître Lully !!!
Vous écrivez toujours aussi bien ; vos chroniques suaves sont si vivantes ! On s’y croirait !
Vous nous aviez caché vos talents de dessinateur petit félin !!!
Je suis ravie pour vous, votre Excellence, pour l’Archiduchesse aussi. Oh ! J’oubliais votre « patron » : il doit être heureux que le Mesnil prenne forme et, nous sommes heureux pour lui aussi.
Vous souhaiterez une bonne et fervente fête à votre papa ce Vendredi !
Gros câlins à vous deux et embrassez votre « papa » pour nous.
En union de prière.
Ioanna
Merci Cher Lully de nous tenir au courant de l’avancement des travaux au Mesnil-Marie, et il y a beaucoup de fait, quelque chose m’inquiète, tes mesures ont été prises pour la chatière, il ne faut pas prendre de poids ni toi ni Chlôris, vous ne pourriez plus passer !
Grâce à tous ces détails, très appréciés, nous pouvons suivre et je dirais même vivre avec vous toutes ces améliorations craignant malgré tout qu’elles entrainent une grande fatigue pour ton papa.
Le printemps va arriver au Mesnil-Marie ce sera très beau, je me souviens d’une photo prise par ton papa au printemps dernier avec les cerisiers sauvages en fleurs au loin c’était très beau.Si Dieu veut que je puisse un jour vous rendre visite ce sera une grande joie, j’y pense souvent.
Transmets ma profonde amitié à Papa Maximillien-Marie, très affectueusement à vous trois !
En grande union de prières en ce mois de Saint-Joseph.
clara
Merci pour ces détails, cher Lully, qui nous font revivre les bons, mais trop brefs moments passés au Mesnil-Marie.
Dites bien à Frère Maximilien que nous restons fortement unis par la prière, à défaut de pouvoir vous visiter souvent.