2009-26. Des études que font les chats, de Saint Martial, d’un mouton égaré et des réflexions que cela inspire à Chlôris…
Mardi soir 30 juin 2009, fête de Saint-Martial.
Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,
Aujourd’hui, ce n’est pas Lully qui vient vous donner les nouvelles du « Mesnil-Marie« : il m’a cédé sa place de chroniqueur (vous comprendrez pourquoi un peu plus loin). J’espère que je saurais me montrer à la hauteur et que vous ne m’en tiendrez pas rigueur si je n’écris pas avec autant de brio que lui. En effet mes ennuis de santé, depuis le mois de mars, m’ont mise en retard dans ma formation ; mais maintenant que je vais mieux, je me suis remise à l’étude avec ardeur et application, et Frère Maximilien-Marie pense que je puis aussi apporter quelque contribution à ce blogue.
Peut-être êtes vous étonnés en lisant que j’étudie. La plupart du temps les hommes ne le soupçonnent pas, mais tous les chats s’adonnent aux études. Les chats monastiques ont toutefois un cursus plus soigné que celui de la plupart de nos congénères : à la lecture, à l’écriture, au calcul et aux sciences communes (tout spécialement la géographie, la physique, la météorologie et la biologie qui sont les complément indispensables de la cynégétique féline), nous devons ajouter des notions de latin, de liturgie, d’exégèse, de théologie, de spiritualité et d’histoire de l’Eglise.
Peut-être avez-vous remarqué (je l’ai spécifié en notant la date) que c’est aujourd’hui la fête de Saint Martial : c’est important pour nous, puisque il est le céleste protecteur de notre village, et je puis vous en parler un peu parce que la leçon d’aujourd’hui portait sur sa vie. D’après la tradition, Martial était l’enfant d’une famille judéenne attachée à Jésus. Ce serait lui que Notre-Seigneur aurait donné en exemple aux disciples quand il a dit : « Si vous ne devenez semblables à ce petit enfant, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matthieu XVIII,3), lui aussi qui aurait présenté les cinq pains et les deux poissons que Jésus multiplia pour la foule dans le désert. Après l’Ascension, il accompagna Saint Pierre pendant quelques années et ce fut le Prince des Apôtres qui l’envoya évangéliser dans les Gaules : Martial fut le premier apôtre du Limousin et de l’Aquitaine, il visita aussi certaines contrées du Poitou et de l’Auvergne. Il mourut à Limoges et son tombeau devint le centre d’un pèlerinage célèbre.
C’est justement le jour de la fête de Saint Martial, le 30 juin 2008 – il y a donc un an aujourd’hui -, que le « Mesnil-Marie » a été installé ici. Nous sommes d’ailleurs entrés dans une période riche en anniversaires puisque dans quelques jours nous allons fêter celui de Frère Maximilien-Marie, puis le mien et enfin celui de Lully. Mais il y a encore quelque chose que je dois vous dire et qui n’est pas sans relation avec la fête de Saint Martial.
Vous savez qu’on a l’habitude de comparer les évêques et les prêtres à des bergers et que les fidèles dont ils ont la charge sont comparés à leur troupeau. Jusqu’ici cette comparaison était pour moi un peu abstraite parce que je n’avais jamais vu de mouton en vrai : je n’avais vu que des représentations un peu idéalisées sur lesquelles des agneaux sages comme des images entourent des bergers qui semblent sortis d’une pastorale du Petit Trianon… Hé bien, maintenant je puis vous dire que j’ai vu un vrai gros mouton de très près dans une situation que je n’eusse jamais imaginée : nous en rions maintenant mais, sur le coup, je vous assure que personne ici n’était très rassuré!
En effet, samedi sur la fin de l’après-midi, nous avons vu arriver sur la terrasse du « Mesnil-Marie » un gros mouton qui n’avait pas du tout l’air aimable. Non content d’arriver devant notre maison, voyant les portes ouvertes, il s’est précipité à l’intérieur sans avoir été invité et il a foncé jusque dans le bureau, où il a laissé des traces… malodorantes! Frère Maximilien-Marie lui-même ne savait trop comment le faire sortir, craignant qu’il ne renverse et casse tout. Lully s’est enfui à la vitesse d’une fusée (c’est la raison pour laquelle il ne peut vous raconter ce qui s’est passé): il était tellement hérissé qu’il semblait avoir triplé de volume! Pour moi, je ne vous dirai pas que je n’ai pas eu peur, mais je suis restée sur place en me tenant à distance respectueuse et en observant ce qui allait se passer.
Après un moment d’hésitation (je n’ose pas dire de réflexion car ce genre d’animal ne semble pas briller par son intelligence), le mouton est ressorti du bureau sans qu’on ait trop à le forcer et il s’est précipité dans la cave dans laquelle Frère Maximilien-Marie l’enferma en dressant des palettes devant la porte. Mais pendant que le Frère s’évertuait à retrouver le propriétaire, le mouton parvint à sauter par dessus les palettes et à s’enfuir. Il revint tourner autour de la maison un peu plus tard mais nous avions fermé les portes… Pendant qu’il était dans la cave, nous avons cependant eu le temps de le prendre en photo:
Maintenant je comprends beaucoup mieux pourquoi on prie Dieu en lui demandant d’envoyer à Son Eglise des pasteurs selon Son Coeur : quand les moutons n’ont pas de berger ou quand ils sont mal gardés, ils font vraiment n’importe quoi et ils vont là où ils ne devraient pas aller, avec le risque de causer des dégâts ou de provoquer des accidents… Cet évènement, d’apparence anodine, m’a fait davantage prendre conscience des enjeux de l’année sacerdotale décrétée par le Souverain Pontife.
Je termine ma première chronique en vous remerciant de tous les témoignages de sollicitude et d’affection dont vous m’avez entourée lorsque j’étais malade et je vous recommande expressément, de la part de Frère Maximilien-Marie, de ne pas oublier que le mois de juillet est consacré à honorer le Précieux Sang de Notre-Seigneur (cf. > www).
Chlôris.
Vous pouvez laisser une réponse.
Félicitations pour la bergerie (gardée des loups…) !
Archiduchesse Chlôris,
Même si votre prose est plus « tendre » que celle de Maître Lully, on peut se rendre compte, en vous lisant, que les cours de votre papa portent leurs fruits !
Vous prouvez aussi, que vous n’êtes pas une moutonnes. En effet, il est connu que les moutonnes fuient devant le danger …
Vous aurez bientôt un an ! Malgré une santé fragile, vous vous battez et vous voilà aujourd’hui écrivant la chronique du Mesnil !
Seule « fille » de la maison ; du Mesnil-Marie, vous vous occuperez bien de tous ces merveilleux moments d’anniversaire, n’est-ce-pas ? J’ai appris que vous aurez du monde pour vous aider ; super ! Mais ne vous fatiguez pas trop à vous occuper de tout ce monde durant l’été !!!
Bon anniversaire à toute la maisonnée du Mesnil-Marie. Je vous embrasse tous.
Bien Chère Chlôris,
quel plaisir de te lire!
Peut-être qu’avec un peu de temps toi et Lully seriez devenus amis avec le mouton et Frère Maximilien aurait été un très bon berger…
Bien des anniversaires arrivent en effet, mais un an pour le Mesnil-Marie, quand on voit tout ce qui a été fait, c’est super.
Bon anniversaire donc au Mesnil-Marie et bonne continuation, je vous embrasse tous affectueusement…
Mamy Clara
udp