2009-14. « Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière… »

Nous sommes heureux de retranscrire ici dans son intégralité un magnifique message rédigé par Son Excellence Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron (source : site du diocèse de Bayonne, ici > www). Ce texte n’a pas besoin d’être très long pour recentrer les choses sur l’essentiel et pour nous redire – avec force et douceur – combien les authentiques fidèles du Christ ne doivent ni chercher à se conformer au monde ni courir après ses applaudissements. Voici une parole épiscopale comme on aimerait en entendre plus souvent, parce qu’elle va droit au but et ne se perd pas en circonvolutions absconses… Merci, Monseigneur!

Son Excellence Monseigneur Marc Aillet

Son Excellence Révérendissime Monseigneur Marc Aillet.

« Le jugement le voici : la lumière est venue dans le monde, mais les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean III, 19). Ecoute, Israël, combien la Parole de Dieu est actuelle : « Vivante en effet est la Parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants … elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur » (Hébr. IV, 12). La lumière est venue dans le monde, « et le monde ne l’a pas reconnue » (Jean I, 10), et il l’a prise en haine (cf. Jean XV, 18) ; « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas accueilli » (Jean I, 11), et même, « ils le poussèrent hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline … pour l’en précipiter. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin » (Luc IV, 29-30).

Le lynchage médiatique dont l’Eglise et le Saint-Père ont fait l’objet ces dernières semaines sont comme une illustration de ces paroles toujours actuelles : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, vous aussi, ils vous persécuteront » (Jean XV, 20). Les juges ont besoin aujourd’hui comme hier de « faux témoins », comme ceux qui se levèrent devant le Sanhédrin pour condamner Jésus, en déformant ses propos (cf. Marc XIV, 57-58). Si Jésus, le communiquant par excellence, n’a pas échappé à la mauvaise foi des hommes, pourquoi nous étonner que l’Eglise soit traitée ainsi? Loin de se soumettre aux lois de la communication humaine que l’on prétend lui imposer, l’Eglise ne peut se soustraire à sa mission prophétique. N’appelons pas « bourde » ou « gaffe », ce qui n’est rien d’autre qu’un témoignage rendu à la Vérité.

Ainsi en est-il des propos, remplis de vérité et de compassion, du Saint-Père sur les moyens de combattre le Sida. Les journalistes, dont certains appartiennent à la presse dite catholique, se sont emparés une fois de plus d’une petite phrase ; des politiques, souvent esclaves de l’opinion, ont renchéri, sans aucun discernement, et dénoncé les « propos irrecevables » du Saint-Père et le « discours irresponsable de l’Eglise ».

Fils et filles de l’Eglise, nous pouvons garder la tête haute, car les propos du Pape ont été confirmés par les évêques d’Afrique et par les chefs d’Etat de ces pays où le Sida fait des ravages, dénonçant le « racisme latent » de ces occidentaux qui voudraient leur imposer leurs schémas mortifères, au nom de la sacro-sainte licence sexuelle ou bien du matérialisme mercantile dont on voit bien à qui il profite. Un discours qui ne résiste pas à l’évidence des faits : selon les statistiques de l’OMS, les pays d’Afrique où le taux de distribution des préservatifs est le plus fort, la progression du SIDA est la plus élevée ; là où les catholiques sont plus nombreux et où l’on prône en priorité l’abstinence et la fidélité – y compris dans les programmes gouvernementaux- , et le préservatif en dernier recours, le SIDA est en très nette baisse, comme au Burundi ou en Angola. Devant la partialité, voire la falsification de certains médias, les catholiques doivent aller à la source de l’information et communiquer autour d’eux par tous les moyens, à commencer par l’Internet.

Mais, en dernière analyse, il faut accepter de souffrir pour le nom du Christ et ne pas s’étonner de ces campagnes de dénigrement : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait son bien ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, puisque mon choix vous a tirés du monde, pour cette raison, le monde vous hait » (Jean XV, 19). « Mais gardez courage, nous dit Jésus, j’ai vaincu le monde » (Jean XVI, 33).

+ Marc Aillet,
évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

Publié dans : Lectures & relectures, Textes spirituels |le 25 mars, 2009 |3 Commentaires »

Vous pouvez laisser une réponse.

3 Commentaires Commenter.

  1. le 27 mars 2009 à 9 h 28 min Sophie écrit:

    Dimanche, en Provence, le prêtre a fait une allusion à « ceux qui font des gaffes », avec un sourire benoît-benêt plein de sous-entendus (n’étions-nous pas entre bons chrétiens ?) – j’ai cru que j’allais étouffer sous le coup ! Alors, lire cet évêque est vraiment réconfortant. Et courageux : plus d’un « confrère » a dû grincer des dents.
    Bonne journée, cher Frère Max, avec j’espère des nouvelles toujours meilleures de votre petite protégée…
    Sophie

  2. le 25 mars 2009 à 19 h 25 min Labûche écrit:

    Merci pour la transmission du texte !

    Bonsoir à tous ( Frère Max, Lully, Chlôris )!

    Labûche

  3. le 25 mars 2009 à 17 h 20 min Pascal écrit:

    Bravo! Je vais de ce pas photocopier le texte, pour le diffuser largement autour de moi.
    Merci de nous l’avoir transmis.

    Pascal

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi