2009-11. « Nous sommes passés par l’eau et par le feu… » (Ps. LXV,12) mais nos travaux avancent malgré tout.

Premier dimanche de carême, 1er mars 2009.

Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,

Dans ma chronique du 21 février (cf. > www), je ne vous avais pas vraiment parlé des travaux de notre « Mesnil-Marie » et c’est la raison pour laquelle je concluais en vous disant que je reviendrai bientôt pour vous en donner. Me voici donc pour accomplir ma promesse.

Les deux premières semaines de février ont été marquées par de fortes intempéries : nous avons encore eu un peu de neige, mais surtout ce furent – pendant des jours et des jours – des pluies que je qualifierai volontiers de diluviennes. Plus abondantes, plus violentes et plus longues que celles que nous avions eues au moment de la Toussaint (cf. > www), elles ont eu au moins un avantage : celui de nous montrer l’efficacité du drain qui avait été  achevé dans l’ancienne étable juste avant Noël (cf.> www). En effet, nous n’avons pas été inondés comme cela avait été alors le cas, et nous ne l’avons vraiment pas regretté!!! Le ruisseau habituellement si tranquille était devenu un torrent impétueux qui barrait le chemin et dont le mugissement conjugué avec celui du vent nous donnait parfois l’impression de nous trouver en haute mer dans la tempête!

La crue du ruisseau

Sur les hauts plateaux vivarois, à seulement quelques kilomètres de chez nous, ce n’était évidemment pas de la pluie mais de nouvelles chutes de neige : sur la couche déjà épaisse  accumulée depuis la fin octobre c’est – à certains endroits – près d’un mètre quarante de neige fraîche qui s’est rajouté. La « burle » (c’est ainsi que l’on nomme dans ces contrées le vent du Nord en cette période de l’année) s’y est déchaînée, rendant impossible tout dégagement des routes, soulevant la neige et l’amoncelant en congères qui ont atteint jusqu’à quatre mètres! Des villages entiers ont été isolés, des toitures se sont effondrées, et aujourd’hui encore certaines maisons ne peuvent pas voir la lumière du jour parce que ce sont de véritables murailles de neige compacte qui se dressent devant les fenêtres. Frère Maximilien-Marie nous a raconté qu’à une époque encore récente, lorsque un décès survenait dans ces villages de montagne, comme il était absolument impossible de procéder à l’inhumation, l’usage était de creuser une « fosse » provisoire dans la neige qui recouvrait la toiture de la ferme et d’y placer le cercueil jusqu’au temps du dégel et de la fonte des neiges où il était alors possible de creuser la tombe dans le sol du cimetière…

Mais revenons à nos travaux! Ces dernières semaines ont vu se succéder – voire parfois travailler en même temps – les menuisiers, le plâtrier, l’électricien et le plombier : maintenant que l’ancienne étable ne craint plus les inondations, les travaux de la salle d’eau ont pu avancer (heureusement que Frère Maximilien-Marie peut continuer à aller se doucher chez Pascale parce que s’il avait fallu qu’il attende que les travaux soient terminés pour se laver…!!!). Au mois d’octobre déjà, je vous disais qu’un mur de pierre et un gros pilier de châtaignier avaient été mis en place en préparation. Sur le mur du drain, un second pilier, de facture identique, est venu achever le soutien de la grosse poutre de la grange, puis des portes ont été posées, des cloisons montées et c’est alors que l’électricien et le plombier ont pu entrer en action… Il faut maintenant que les enduits soient faits pour qu’ils terminent leur travail. Voici quelques clichés qui seront plus explicites ; j’en avais déjà publié deux mais en les plaçant ainsi à la suite vous pourrez mieux visualiser la ligne directrice des travaux (cliquer pour agrandir) :

dsc02209.jpg    Mur pour le drain dans l'ancienne étable    Porte de la future salle d'eau et second pilier de soutènement pour la grosse poutre    Les cloisons sont en place et il y a l'électricité dans cette partie de la maison

Toute l’ancienne étable a maintenant son installation électrique et Frère Maximilien-Marie, quand il doit se rendre la nuit dans cette partie de la maison, n’a plus besoin de s’y promener avec une lampe frontale, ce qui lui donnait une allure vraiment bizarre et ne lui permettait pas toujours de bien distinguer les choses : au début, Chlôris  et moi nous nous en amusions et nous courrions dans la pénombre autour de lui, mais quand nous nous sommes rendus compte que nos queues ou nos pattes pouvaient en faire les frais, nous avons trouvé cela beaucoup moins drôle!

Dans la semaine qui vient de s’achever, il y a eu le mardi-gras. Pour marquer ce jour, la maman de Frère Maximilien-Marie est venue avec trois couples amis et il y a eu  un grand repas de crêpes qui a mis une joyeuse ambiance dans notre « Mesnil-Marie » avant  d’entrer dans l’austérité du grand carême.

Puis il y a eu le mercredi des cendres.  Et savez-vous comment j’ai appelé le jour qui a suivi? Le jeudi des flammes! Sur le plan de la météo, mercredi, jeudi et vendredi ont été des journées ensoleillées qui donnaient un avant-goût du printemps : Frère Maximilien-Marie en a profité pour travailler dehors, coupant des ronces, ramassant des brindilles et petites branches sèches et arrachant des racines d’orties. Jeudi après-midi , profitant de l’absence de vent, il a voulu en brûler une partie quand soudain un grand coup de vent a rabattu les flammes sur un talus proche dont les herbes se sont embrasées comme de l’étoupe. Avec Chlôris nous étions terrorisés et nous nous sommes prudemment mis à l’écart, tandis que Frère Maximilien-Marie courrait chercher une pelle pour taper sur les flammes et faisait des allers et retours avec des seaux d’eau : la propagation du feu était inouïe et nous regardions avec inquiétude sa progression le long de la prairie en direction de la forêt. Frère Maximilien-Marie se démenait au milieu d’une épaisse fumée, en toussant très fort : nous avions peur de le voir tomber d’épuisement (car il n’a toujours pas beaucoup de forces) et chacun de notre côté nous poussions des miaulements plaintifs… Mais tout s’est bien terminé : il a réussi à maîtriser l’incendie tout seul et nous lui avons fait ensuite de gros câlins pour le réconforter et le remercier.

N’allez pas croire cependant que nous en avions fini avec le feu! Dans la nuit de vendredi à samedi, nous eûmes de nouvelles frayeurs puisque, vers minuit quarante-cinq alors que nous dormions paisiblement, Frère Maximilien-Marie s’est réveillé en entendant le léger « bip » que fait le téléphone lorsqu’il ne reçoit plus d’alimentation électrique. Il a voulu allumer sa lampe de chevet : pas de lumière! Il a pensé que le fusible qui commande cette partie de la maison avait sauté et il est descendu jusqu’au tableau électrique pour voir ce qui se passait. A sa grande surprise, il n’a rien trouvé d’anormal au tableau. Il a fait plusieurs tests sans rien découvrir. Une odeur de brûlé un peu inhabituelle l’intriguait toutefois parce que ce n’était pas celle du bois lorsqu’il se consume dans le poêle. A force de chercher, il a finalement trouvé une boite de dérivation qui était en train de brûler tout doucement : l’installation électrique de cette partie de la maison doit être révisée  et reprise mais cela ne pourra se faire qu’en même temps que les anciens planchers (au milieu desquels les câbles sont placés) seront remplacés… Il y avait eu un court-circuit, mais il n’avait fait sauter ni le fusible ni le disjoncteur  ; de ce fait les plastiques entourant les fils électriques, les dominos de raccord et la boite de dérivation elle-même – fixée sur une poutre – étaient en train de se consumer tranquillement!!! Juché sur une chaise, maniant pince isolante et tournevis, Frère Maximilien-Marie a réussi à arrêter le sinistre, puis il a tiré une grande rallonge de chantier à partir d’une autre prise, afin de rétablir un minimum d’électricité dans son bureau/chambre à coucher. Mais il était écrit que cette nuit ne devait pas être très reposante puisque, vers trois heures et demi, un nouveau « bip » l’avertissait d’une nouvelle coupure. C’était la rallonge elle-même qui avait provoqué un autre court-circuit!!! Malgré cela tout s’est bien terminé et notre ami l’électricien a pu venir en urgence samedi matin pour faire une réparation provisoire mais sécurisée…

L'entrée des grottes-chapelles et la statue monumentale

Nous commencions aujourd’hui le mois de Saint Joseph, et – parce que les routes d’altitude ont été un peu améliorées par le redoux de ces derniers jours (il reste quelques passages délicats) – Frère Maximilien-Marie a eu la joie de pouvoir aller  au Puy-en-Velay pour la Sainte Messe dominicale : c’est la ville la plus proche de chez nous (une soixantaine de kilomètres) où on peut y assister selon « la forme extraordinaire du rite romain « . Or c’est justement le sanctuaire de Saint-Joseph de Bon-Espoir qui est le lieu désigné pour cette célébration. Je sais qu’il a recommandé tous nos amis et bienfaiteurs à la bénédiction de Saint Joseph au début de ce mois qui lui est consacré. j’achève en vous exhortant à prier vous aussi avec ferveur ce très grand saint (vous trouverez ici quelques prières particulièrement adaptées > www) et je vous salue le plus chat-leureusement du monde.

Lully.

Publié dans : Chronique de Lully |le 1 mars, 2009 |4 Commentaires »

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4 Commentaires Commenter.

  1. le 5 mars 2009 à 16 h 12 min Ioanna écrit:

    Messire Lully et votre Excellence l’Archiduchesse Chlôris,
    Quel récit ! Quelles aventures pour votre « papa », notre très cher Frère.

    Heureusement que la Sainte Providence avait mis un détecteur de feu dans le … téléphone !

    Prenez bien soin de Frère Maximilien du Sacré Coeur ; choyez-le ; il en a besoin et le mérite.

    Embrassez-le pour nous et à vous deux de grosses caresses.

  2. le 2 mars 2009 à 23 h 01 min Cat écrit:

    Eh bien, eh bien, vous en profitez je vois, maintenant que je ne suis plus là !!! Mais, que d’aventures … Pas très drôles tout de même. M’étant rendue sur place, je visualise mieux ce dont il s’agit. Heureusement que vous avez de bons ouvriers autour de vous pour vous épauler. Saluez-les bien de ma part et bon courage à vous en ce début de Carême.
    Caresses à mes amis Messire Lully et Miselle Chlôris.
    A vous, mes amicales salutations et mon soutien.

  3. le 2 mars 2009 à 11 h 13 min Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie écrit:

    Merci, cher Frère, pour les nouvelles de vos aventures !
    Ma prière vous accompagne, en élevant un chant d’action de grâce pour la Providence qui veille sur vous !

    Fraternellement et gros bisous aux petits minous !

  4. le 1 mars 2009 à 23 h 22 min Clara écrit:

    Merci Lully, quel bonheur de suivre ainsi l’avancement des travaux au Mesnil-Marie. Mais, hélas! les pépins de feu et autres… Heureusement que la soutane de Frère Maximilien est ignifuge, du moins je l’espère, et que vous, les chats, êtes là pour le réconforter !
    Moi, j’ai prié pour vous à la Cathédrale de Joliette, au Québec, avec nos amis moines qui viennent d’installer leur nouveau monastère dans ce diocèse.
    Bon et Saint Carême à vous tous.

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