2009-10. Du Bienheureux Noël Pinot et de l’irréductible opposition entre l’esprit du monde et l’attachement à Notre-Seigneur Jésus-Christ.
21 février,
fête du Bienheureux Noël Pinot.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Ce matin, au moment de l’oraison, Frère Maximilien-Marie m’a raconté l’histoire du saint dont on commémore aujourd’hui le martyre : le Bienheureux Noël Pinot.
C’était un prêtre angevin, né en 1747, qui était curé de la paroisse du Louroux-Béconnais lorsqu’éclata la grande révolution.
Ayant repoussé le serment constitutionnel, il refusa de s’exiler et continua son ministère clandestinement, jusqu’à ce que – vendu par un paroissien – il soit pris par les révolutionnaires, dans la nuit du 8 février 1794, au moment même où il s’apprêtait à célébrer la Sainte Messe dans une grange.
Il fut conduit à Angers et comparut devant le tribunal révolutionnaire, qui – personne ne s’en étonnera ! – le condamna à la peine capitale.
Son exécution eut lieu le 21 février 1794.
Par dérision, les révolutionnaires voulurent le revêtir des ornements sacerdotaux avec lesquels il avait été capturé.
En gravissant les marches de l’échafaud, l’abbé Noël Pinot commença la récitation des prières au bas de l’autel : « Introibo ad altare Dei… »
La volonté sacrilège des révolutionnaires tournait court pour céder la place au sublime : comme il arrive bien souvent, « le diable porte pierre » (ainsi que le disent les hommes) c’est-à-dire qu’un acte malveillant peut avoir des rebondissements totalement opposés à ce que ses instigateurs avaient prévu.
En l’occurrence, l’exécution de l’abbé Noël Pinot fut une glorification du sacerdoce catholique et manifesta, avec un réalisme saisissant, à quel point le prêtre à l’autel est identifié à Notre-Seigneur, qui agit en lui et par lui dans la célébration des sacrements.
Le martyre du Bienheureux Noël Pinot s’inscrivait dans la continuité logique d’un sacerdoce perpétué dans l’Eglise pour actualiser et renouveler, à travers toutes les générations et jusqu’à la consommation des siècles, le Saint Sacrifice rédempteur. Cela réalisait magnifiquement la parole de Saint Paul : « Je vous en conjure donc, frères, par la miséricorde de Dieu : offrez vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ; ce sera pour vous le culte véritable » (Rom. XII,1).
Quand j’entends le récit du martyre de ceux qui ont vraiment pris au sérieux le message du Saint Evangile et dont la fidélité a été poussée jusqu’à l’héroïsme, je suis – bien sûr – rempli d’admiration.
Mais il m’arrive aussi parfois de me demander s’il y a beaucoup de personnes parmi ceux qui se déclarent chrétiens, en notre temps et en ce pays de France particulièrement (car Frère Maximilien-Marie m’a expliqué qu’en certains pays lointains la persécution violente perdure et que des fidèles endurent sans faiblir de nombreuses vexations, sont torturés et mis à mort en haine de la foi) qui seraient disposées à faire le sacrifice de leur vie plutôt que de trahir le Christ : si, en effet, ils ne sont pas capables de résister à « l’esprit du monde » et se compromettent quotidiennement avec un mode de vie et de pensée contraire aux vertus évangéliques, on peut difficilement imaginer – à moins d’un miracle éclatant de la grâce de Dieu – qu’ils seront capables de résister quand la fidélité exigera d’eux de plus grands sacrifices…
« Vae mundo a scandalis ! malheur au monde à cause des scandales… » (Matth.XVIII, 7).
« L’ouverture au monde » ne peut et ne doit en aucune manière être une acceptation pure et simple de toutes les modes, intellectuelles ou sociétales, qui sont dans l’air.
Un chrétien sans discernement est exposé à toutes les chutes et à toutes les apostasies : la simplicité de la colombe que Notre-Seigneur Jésus-Christ donne en exemple à ses disciples n’a rien à voir avec la naïveté et la bêtise, lesquelles finissent par devenir gravement coupables !
L’optimisme chrétien procède de la vertu surnaturelle d’espérance ; il ne peut jamais et en aucune manière être une compromission avec des choses contraires à l’amour de Dieu, qui se concrétise par une fidélité joyeuse et pleinement responsable aux préceptes divins dans toutes les circonstances de la vie terrestre.
« Ne vous étonnez pas si le monde vous hait, sachez qu’il m’a eu en haine avant vous. Si vous aviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes point du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi… » (Johan. XV, 18-20).
Peut-être trouverez-vous audacieux qu’un tout petit chat se permette d’écrire un tel sermon.
Ne m’en veuillez pas : j’ai laissé parler mon cœur, après la méditation que j’ai faite ce matin auprès de Frère Maximilien-Marie.
Lully.
On trouvera une prière au Bx Noël Pinot > ici.
Vous pouvez laisser une réponse.
« Introibo ad altare Dei… » : Je vais maintenant célébrer la Sainte Messe en l’honneur de la Sainte Face de Notre-Seigneur.
Merci au Bienheureux Noël Pinot d’intercéder pour le Sacerdoce Catholique.
Merci. Grandiose et juste!
Merci, Frère.
En lisant ce message je pense à ceux qui, aujourd’hui encore, sont torturés, tués parce qu’ils sont chrétiens !
« L’ouverture au monde » ne peut et ne doit en aucune manière être une acceptation pure et simple de toutes les modes, intellectuelles ou sociétales, qui sont dans l’air.
très bonne réflexion, à méditer!
Merci, mon Frère.
… « par la miséricorde de Dieu : offrez vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu » … Tiens, voilà une belle ligne de conduite à approfondir en ce Carême … dans l’attente des persécutions à venir …
Loué soit le Seigneur qui inspire ainsi Lully pour la rédaction de ces belles pages, et ces « sermons » qui nous vont droit au coeur !
Merci, cher Frère Max (et messager Lully) pour ce « sermon » de pré-Carême!
Je vous embrasse
Sophie