2008-66 a. La Sainte Ampoule et le Sacre des Rois de France (1ère partie) : des origines à la révolution.
En réponse à des questions qui me sont fréquemment posées sur ce sujet, je veux résumer ici tout ce que l’état actuel des sciences nous permet d’affirmer au sujet de la Sainte Ampoule du Sacre des Rois de France.
1) Origine :
Tout d’abord en ce qui concerne son origine, je ne peux faire mieux que reprendre ce qui a été publié dans le « Journal du XVème Centenaire » par Monsieur l’Abbé Jean Goy, historien et archiviste de l’archevêché de Reims, à l’occasion des cérémonies commémoratives de 1996. Ce texte est équilibré et fait un bon résumé de l’état actuel de la question ; le voici :
« La victoire du catholicisme sur l’arianisme fut le premier miracle opéré par le baptême de Clovis. L’histoire des origines de la sainte Ampoule en est un second.
L’histoire de la Sainte Ampoule se situe entre deux silences. Celui, d’abord, des contemporains du baptême de Clovis alors que certains étaient pourtant friands de raconter des miracles, comme Grégoire de Tours qui décrit la scène : « Le roi demande, le premier, le baptême au pontife. Nouveau Constantin, il s’avance vers le bain qui doit enlever la lèpre invétérée qui le couvrait ; il vient laver dans une eau nouvelle les taches hideuses de sa vie passée. Comme il s’avance vers le baptême, le Saint de Dieu lui dit, de sa bouche éloquente : « Courbe humblement la tête, Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré« .
Beaucoup d’autres contemporains firent mention de ce baptême, sans parler de l’événement merveilleux de la Sainte Ampoule envoyée du ciel. La liste des témoignages serait longue à énumérer. On peut mentionner, par exemple, celui de saint Avit, évêque de Vienne, qui écrit à Clovis pour le féliciter.
Mais c’est aussi le silence des contemporains d’Hincmar, de ceux qui participent au sacre de Charles le chauve, en 869, comme roi de Lotharingie : Hincmar préside la cérémonie en présence de tous les grands du royaume et des évêques. Parmi eux l’archevêque de Sens qui, en tant que métropolitain de Paris, pouvait avoir des prétentions à être l’évêque du sacre. Hincmar, parlant du baptême de Clovis peut dire que celui-ci fût oint « par le chrême reçu du ciel, dont nous avons encore« . Et personne n’a protesté.
Par la suite, Hincmar va préciser les choses en écrivant la vie de saint Rémi : « Le chrême vint à manquer et, à cause de la foule du peuple, on ne pouvait aller en chercher. Alors, le saint prélat, levant les yeux et les mains au ciel, commença à prier en silence, et voici qu’une colombe, plus blanche que la neige, apporta dans son bec une petite ampoule pleine de saint chrême. Tous ceux qui étaient présents furent remplis de cette suavité inexprimable, le saint pontife prit la petite ampoule, la colombe disparut et Rémi répandit de ce chrême dans les fonts baptismaux…«
Et pendant des siècles, les voix les plus autorisées, les ennemis les plus acharnés, mentionneront notre petite fiole et son origine céleste. Papes, évêques, théologiens, historiens et polémistes parleront de la sainte Ampoule comme d’un fait admirable, mais bien réel. Dom Marlot dans son livre sur le sacre « Le théâtre d’honneur et de magnificence », en donne une anthologie.
Mathieu Paris, historien anglais dira, vers 1250 dans son Histoire d’Angleterre, que « le roi de France est le premier des roys de la Chrétienté pour la céleste liqueur dont il est oint en son sacre« . Saint Thomas d’Aquin, à peu près à la même époque dit, dans son « Traité du gouvernement », que « nos roys sont sacrés d’une onction envoyée du ciel par le ministère d’une colombe« . Le pape Paul III, en 1545, dans la bulle de création de l’université de Reims, cite, dans ses motifs, qu’à Reims, « les Rois très chrétiens reçoivent la grâce de la sainte onction envoyée du ciel« .
Baptème-sacre du Roi Clovis
Ce n’est qu’au XVII° siècle qu’apparaît le premier détracteur, le franc-comtois Jean-Jacques Chifflet. Dans son traité sur l’ampoule rémoise, alors qu’il est bien crédule sur d’autres points, il tient à renverser la longue tradition du miracle rémois. Il met, principalement, en avant le silence des contemporains de l’événement.
Néanmoins, il semble difficile d’admettre qu’au milieu de l’admiration générale, Hincmar ait créé la légende de toutes pièces. Il avait donc des motifs sérieux pour appuyer ses dires.
Malheureusement, Hincmar ne nous a pas directement donné ses sources, et jamais nous ne saurons la vérité, mais peut-être pourrons nous l’approcher.
Depuis le XVII° siècle, les historiens ont avancé différentes possibilités de solutions. Il est fort probable que la vérité se trouve dans un savant dosage entre plusieurs d’entre elles.
Nous pouvons, envisager deux versions des faits.
- Soit, le miracle a bien eu lieu comme nous le raconte Hincmar. Peut-on ajouter que l’enjeu de la victoire de la vraie foi pouvait le justifier? Mais pour croire à un miracle, il faut que celui-ci soit sérieusement attesté. Ce n’est pas le cas ici, en particulier à cause du silence des contemporains.
- Soit le miracle a eu lieu à un autre moment. Ce fut la première position de repli des auteurs du XVII° siècle, comme les abbés Pluche et Vertot et bien d’autres après eux.
Il existe au diocèse de Reims une antique « préface des miracles de Saint Rémi » antérieure à Charlemagne. En voici la traduction donnée par l’abbé Pluche : « comme on cherchait le chrême pour baptiser un malade et qu’on n’en trouvait point, il (saint Rémi) fit mettre sur l’autel les ampoules vides, de manière que, s’étant en même temps prosterné pour prier, une céleste rosée répandit le don béni du saint chrême« . L’abbé Pluche de conclure : « Toutes les fables disparaissent et si le miracle de la sainte Ampoule n’est pas si éclatant qu’on le dit ordinairement, la relique n’en devient que plus véritable, puisque ce miracle est plus réel et plus sûr« .
Hincmar aurait donc utilisé d’autres éléments. Nous avons, alors, quatre hypothèses :
- D’abord, des textes anciens dont il ne reste que peu de choses. En 1945, Dom Lambot publie les oeuvres de Godescal d’Orbais. Au numéro 108, il fait référence à une antienne du bréviaire de Reims antérieure à Hincmar puisque son oeuvre lui est, elle-même, antérieure, et l’on trouve la formule : « le Saint chrême envoyé du ciel« . L’année d’après, F. Baix publiait un article sur les sources liturgiques de la « Vie de saint Rémi » par Hincmar. Il confirmait ainsi l’exemple de Dom Lambot. Hincmar n’est plus le faussaire dont on a souvent parlé. « Il a emprunté à la liturgie rémoise du VIII° siècle l’histoire de la sainte Ampoule« , comme le dit Monsieur Jean Dervisse dans sa thèse.
- Jean-Jacques Chifflet est à l’origine de la deuxième possibilité : une analogie avec le baptême du Christ. Celle-ci fut plus amplement étudiée par un Anglais, Sir Francis Oppenheimer. Nous savons par les Evangiles synoptiques qu’au moment du baptême du Christ, l’Esprit-Saint apparut sous la forme d’une colombe et celle-ci est toujours représentée dans les oeuvres sur le baptême du Christ. Pourquoi la même colombe ne serait-elle pas apparue au baptême de Clovis pour marquer l’importance de celui-ci ? C’est au IX° siècle, qu’apparaît la première représentation de la colombe tenant l’ampoule pour le baptême de Clovis, sur le plat en ivoire d’un livre provenant de Reims conservé, aujourd’hui, au musée de Picardie. Et par un choc en retour, apparaît à peu près à la même époque une représentation du baptême du Christ, dans laquelle la colombe tient une ampoule dans son bec. Sir F. Oppenheimer en donne plusieurs exemples. Parfois, la colombe aura deux ampoules, car le Christ est roi et prêtre. Dans le dessin du « Jardin des délices » de l’abbaye de Sainte Odile, la colombe devient une fiole ailée.
- Ensuite, comme le rappelle Marc Bloch dans « Les Rois Thaumaturges » en citant le Dictionnaire d’archéologie chrétienne de Dom Cabrol, il était d’usage dans l’Eglise primitive de conserver l’Eucharistie à l’autel, les saintes huiles au baptistère, dans une colombe. Le geste de l’évêque, levant les mains, pour prendre, dans la colombe, le chrême céleste (le mot pourrait être l’équivalent de saint) serait à l’origine du don venu du ciel par la colombe.
- La dernière possibilité est largement exposée par Sir F. Oppenheimer : Hincmar, en 852, a procédé à la translation du corps de saint Rémi du sarcophage, dans une chasse. Nous savons que les Romains plaçaient des fioles de parfums près des corps embaumés. Hincmar, trouvant les deux petites fioles près du corps de saint Rémi, aurait pensé que ces deux fioles, si précieuses que Saint Rémi ait été inhumé avec, seraient celles dont parle tout l’office de l’apôtre des Francs. On peut, du reste, faire la remarque que la Sainte Ampoule n’était pas conservée à la cathédrale, mais, bel et bien dans le tombeau de saint Rémi, près de la chasse qui renfermait son corps.
Voilà donc brièvement exposées les différentes hypothèses qui ont été émises sur l’origine de la sainte Ampoule. La vérité s’y trouve, ou peut-être est-elle encore ailleurs ? »
2) Présentation :
Cette Sainte Ampoule était une petite fiole de verre antique et blanchâtre (certains auteurs du XVIIIème siècle parlent parfois de cristal mais ils n’emploient pas ce mot de manière rigoureuse), haute de 42 millimètres environ.
Le baume qu’elle renfermait avait l’apparence d’une liqueur tirant sur le roux ; il était peu liquide et n’avait pas de transparence. En 1760, le vase semblait plein aux deux tiers et ceux qui ont pu l’examiner parlent de l’odeur exquise dégagée par son contenu.
3) Autres traditions au sujet de cette Ampoule :
La fascination exercée par cette précieuse relique, outre le récit très populaire de son origine, a donné cours à d’autres légendes : on prétendait par exemple que la quantité du baume ne diminuait jamais, et que la partie prélevées à l’occasion du Sacre se reformait aussitôt. On ajoutait aussi parfois que la santé du Roi de France influait sur le contenu de la Sainte Ampoule : son niveau baissait quand le Souverain était malade, puis augmentait quand il avait recouvré la santé.
En fait, lors du Sacre on prélevait une infime parcelle du baume contenu dans la Sainte Ampoule à l’aide d’une aiguille d’or et on le mélangeait avec du Saint Chrême sur une patène ; la cérémonie achevée, on replaçait dans la Sainte Ampoule ce qui restait sur la patène du mélange qu’on avait obtenu.
4) Résumé des cérémonies du Sacre :
La cérémonie du Sacre du Roi de France est un rituel ancien qui s’inspire de ce que les Saintes Ecritures nous disent de l’onction du roi David par le prophète Samuel et du couronnement de son fils, le roi Salomon. Ce ne fut pas un rituel fixé immuablement dès les origines de la monarchie française ; connu par les « ordines » (anciens livres liturgiques qui donnent la description des rites sacrés), le rituel du sacre des Rois de France s’étoffera au cours du Moyen Âge et connaîtra encore quelques modifications sous l’Ancien Régime.
Le Sacre consiste tout d’abord en une simple onction sur le front du souverain (avant 816), à laquelle s’ajouteront le couronnement, la remise d’un sceptre et le serment de défendre l’Eglise (ordo d’Hincmar), l’apparition de l’anneau et de l’épée (Xème siècle), l’adoubement du chevalier (sacre de Philippe Auguste, en 1179), le serment contre les hérétiques (début du XIIIème siècle). Au XIVème siècle est introduit le lever du Roi et la procession depuis le palais de l’archevêque jusqu’à la cathédrale (sacre de Charles V, en 1364).
Ceci étant précisé, nous pouvons maintenant donner le déroulement de cette cérémonie :
Le Roi arrive à Reims la veille, qui est un samedi, le Sacre ayant lieu un dimanche. Il réside à l’archevêché qui devient palais royal. Après la destruction du jubé (car tant qu’il existe le trône est installé sur le jubé lui-même), une haute estrade, sur laquelle on monte par des escaliers, a été préparée au milieu de la cathédrale «entre les deux chœurs», c’est à dire entre les deux rangées de stalles occupant les dernières travées de la nef. Après les complies, un peloton, composé des gardiens ordinaires et de délégués de la suite royale, surveille les portes de la cathédrale dans laquelle le Roi se recueille et prie une partie de la soirée et de la nuit. Puis le Roi se retire pour dormir dans la chambre qui lui a été préparée à l’archevêché.
Au lever du jour, deux pairs ecclésiastiques (les évêques le Laon et de Beauvais) viennent en cortège chercher le Roi.
C’est alors que se place un dialogue entre le chantre de la cathédrale et le grand chambellan. Le premier frappe avec son bâton à la porte de la chambre royale. « Que demandez-vous? » demande alors le grand chambellan de l’intérieur. « Le roi », répond le chantre. Le chambellan objecte : « Le roi dort ».
Ce rituel, fixé définitivement sous Louis XIII, est répété à trois reprises mais, à la fin du troisième dialogue, l’évêque de Laon dit : « Nous demandons N… que Dieu nous a donné pour Roi ».
La porte s’ouvre alors et le roi est conduit en procession, au chant du « Veni Creator », à l’intérieur de la cathédrale où le prélat consécrateur l’introduit solennellement dans le choeur. Le Roi a un siège placé au milieu du chœur, tandis que d’autres sièges, disposés de part et d’autre de l’autel, sont destinés aux pairs du Royaume et aux prélats.
Entre prime et tierce arrivent les moines de l’abbaye de Saint-Remi en procession portant la Sainte Ampoule, également escortée par des barons qui ont fait le serment de la défendre jusqu’à donner leur vie pour elle. L’archevêque va à leur rencontre et reçoit la Sainte Ampoule des mains de l’abbé et la dépose sur l’autel où ont déjà été déposés les « regalia« , les insignes royaux : la couronne, l’épée – dite de Charlemagne – dans son fourreau, les éperons d’or, le sceptre et une verge surmontée d’une main d’ivoire (la main de justice). Les « regalia » ont été apportés de l’abbaye de Saint-Denis-en-France, où ils sont ordinairement conservés, par le Père Abbé qui, debout à côté de l’autel, veille sur elles.
Le Roi enlève ses vêtements, à l’exception d’une tunique de soie et d’une chemise, dans lesquelles sont pratiquées des fentes sur la poitrine et entre les épaules (pour rendre plus aisées les onctions faites sur ces parties du corps).
Le Roi doit tout d’abord prêter plusieurs serments : debout, devant le maître-autel, sur lequel sont également posés les Saints Evangiles (l’Evangéliaire du Sacre, cela vaut la peine de le noter, est un manuscrit en caractères cyrilliques apporté par Anne de Kiev, lorsqu’elle épousa Henri 1er en 1051) et un reliquaire de la Sainte Croix, il promet de défendre l’Eglise, de lui conserver ses privilèges canoniques, de garder la paix et la justice de ses peuples et de chasser l’hérésie hors des frontières du Royaume.
Il est alors chaussé de sandales de pourpre, semés de lis d’or, par le grand chambellan de France, puis le duc de Bourgogne lui met les éperons, et l’archevêque lui remet l’anneau – l’union du Roi avec son peuple est une alliance comparable à celle du mariage – et l’épée (tirée de son fourreau) ; le Roi la confie ensuite au sénéchal de France qui la portera devant lui dans l’église et plus tard à la tête du cortège se rendant à l’archevêché.
Ce qui subsiste des Regalia :
L’épée du Sacre
Les éperons du Sacre
Le sceptre du Sacre, dit de Charlemagne
L’archevêque ouvre alors la Sainte Ampoule et retire une petite quantité de son contenu à l’aide d’une aiguille d’or : il le mélange au Saint Chrême préparé pour le Sacre du Roi, «qui seul parmi tous les princes de la terre excelle par le glorieux privilège d’être oint d’une huile envoyée du ciel». Tous ces rites sont accompagnés de diverses oraisons et bénédictions.
Le prélat procède alors aux onctions : sur la tête, sur la poitrine, entre les épaules et sur les jointures des bras, tandis que le chœur chante l’antienne suivante : « Ils ont oint Salomon roi« . Après cela, le chambellan de France revêt le Roi d’une tunique de pourpre et d’une chlamyde, l’archevêque lui remet le sceptre dans la main droite et la main de justice dans la main gauche, puis il va prendre la couronne sur l’autel.
Couronne-reliquaire dite de Saint Louis
Les douze pairs du royaume, six ecclésiastiques et six laïcs, prennent alors place auprès du Roi. L’archevêque de Reims, les évêques de Beauvais, Châlons, Langres, Laon et Noyon, les ducs d’Aquitaine, de Bourgogne et de Normandie et les comtes de Champagne, de Flandre et de Toulouse soutiennent ensemble la couronne au-dessus du Roi avant que l’archevêque ne la pose seul sur la tête du nouveau souverain.
Le Sacre (miniature des « Grandes Chroniques de France »)
Entourant ainsi le Roi, ils le conduisent sur l’estrade (ou sur le jubé quand celui-ci existait encore), où il prend place sur le trône. Là, le Roi reçoit l’hommage de l’archevêque et des onze autres pairs, tandis que retentit à chaque fois l’acclamation « Vivat rex in æternum! », reprise par la foule. Des oiseaux sont lâchés dans l’église tandis que retentissent les cloches de toutes les églises de la ville.
En raison du jeune âge des souverains lors de leur avènement, peu de Reines furent sacrées à Reims (la cérémonie avait donc lieu plus tard à l’abbaye de Saint-Denis) mais, si le Roi est marié, c’est à ce moment de la cérémonie que se place le Sacre de la Reine : elle reçoit à son tour deux onctions sur la tête et la poitrine ainsi que des « regalia » plus petits tels que couronne, anneau, sceptre, et main de justice.
La célébration de la Sainte Messe commence ensuite. Celle-ci comporte deux particularités : la première est qu’au cours de l’offertoire, il apporte à l’archevêque le pain et le vin, ainsi que treize pièces d’or symbolisant son union avec le peuple, et la seconde est qu’au moment de la sainte communion, le Roi redescend du trône pour venir jusqu’à l’autel, où il reçoit la communion sous les deux espèces de la main de l’archevêque (le calice qui est utilisé pour le Très Précieux Sang est celui qui est dit de Saint Remi).
Calice du Sacre, dit de Saint Remi.
A la fin de la cérémonie, l’archevêque enlève au Roi la lourde couronne et lui en impose une autre, plus légère, et c’est ainsi que, acclamés par la foule, ils se rendent au palais archiépiscopal pour le « festin du sacre » : à l’image du Christ au cours de la Sainte Cène, le Roi prend place au milieu des douze pairs, avec ses ornements, couronne sur la tête, le connétable brandissant l’épée devant lui. Quelques invités soigneusement choisis par l’étiquette assistent au repas, des princes du sang, des ambassadeurs, des seigneurs, des grands officiers du royaume, à l’exclusion des femmes qui y assistent depuis une tribune.
Dans les jours qui suivent, le Roi « touche les écrouelles » et nombre de guérisons sont constatées.
Toucher des écrouelles après le Sacre
Ce cérémonial se reproduira pendant tout l’Ancien Régime jusqu’au 11 juin 1775, date du dernier Sacre avant la révolution.
A suivre > ici
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Il me semble qu’en ce qui concerne les détracteurs de l’apparition de la sainte ampoule, ils connaitront le vérité lors du grand jugement.
Très belle cérémonie.
Cher Frère Maximilien-Marie,
C’est un réel plaisir de lire votre narration du sacre de nos Roys.
Avec de très belles images que certains ne connaissent pas.
Avant son vol, on pouvait admirer l’épée de CHARLES X au musée du Louvre
où de belles pièces sont encore présentées.
Pas tellement dans l’Abbatiale de Saint-Denys ; mais que dire du Trésor de
Notre Dame de PARIS… J’espère que vous connaissez.
Respectueusement vôtre.
Reine Claude
P.S. Grosses caresses à Lully, sur les joues et sur le front.
Dans la cathédrale de Monza, il y a une collection d’ampoules du trésor de la Reine Theodolinda, ampoules contenant de l’huile sainte, envoyées par le Pape Grégoire Le Grand vers 603 AD.
Les ampoules ont été faites en Palestine au V-VI siècle, sont rondes (4-5cm) et métalliques.
Parmi elles, il y a une ampoule qui présente la scène du baptême du Seigneur de manière très concise avec une grande colombe.
L’ampoule n’est pas représentée puisqu’elle est l’objet même, d’ailleurs contemporain avec Grégoire de Tours.
La Sainte Ampoule est différente car elle était en verre et son contenu était embaumé comme le Saint Sang.
Un grand merci pour l’exposé que vous nous donnez de ce patrimoine historique : cela représente tant de recherches et toutes ces précisions sont passionnantes !