2008-42. A propos d’un pèlerinage à La Louvesc, au tombeau de Saint Jean-François Régis.
Lundi matin 28 juillet 2008.
Hier, 11ème dimanche après la Pentecôte, notre Frère est parti de très bonne heure du Mesnil-Marie, pour se rendre à La Louvesc.
Cette petite paroisse, située à presque 1100 m d’altitude, est un lieu de pèlerinage assez fréquenté depuis que Saint Jean-François Régis, jésuite affecté aux missions à l’intérieur du Royaume après les ravages des guerres religieuses, y mourut d’épuisement – le 31 décembre 1640 – et y fut enterré.
Au XIXème siècle, Sainte Thérèse Couderc, fonda dans ce même village les Soeurs de Notre-Dame du Cénacle. D’humble extraction, Mère Thérèse fut mise à l’écart et reléguée à un rang subalterne dans le sein même de sa propre congrégation lorsque celle-ci se développa, et elle arriva par cette voie d’humilité (et d’humiliations) à un très haut degré de sainteté…* Son corps – conservé intact – a été ramené dans la chapelle de la maison de fondation.
Ce sont donc deux saints canonisés que l’on peut aller vénérer et prier dans ce village de montagne. La Louvesc est à moins de soixante kilomètres du Mesnil-Marie mais, avec les routes de ces régions, il faut compter un peu plus d’une heure pour s’y rendre.
Si Frère Maximilien-Marie y est allé précisément ce dimanche 27 juillet, c’est parce qu’un jeune prêtre ordonné en septembre dernier par Son Eminence Monsieur le Cardinal Castrillon Hoyos, s’y rendait lui aussi en pèlerinage avec quelques membres de sa famille.
Faut-il préciser que ce prêtre célèbre la Sainte Messe latine traditionnelle, en conformité avec les dispositions édictées par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI dans son motu proprio « Summorum Pontificum cura » du 7 juillet 2007 ?
Monsieur l’Abbé avait bien pris soin de contacter le curé de la basilique quelques jours plus tôt pour signaler son passage et retenir un autel pour la célébration de la Messe…
Or, malgré les directives du Souverain Pontife et nonobstant l’esprit de charité et d’authentique catholicité que ce motu proprio souhaite instaurer partout, je suis bien au regret de vous dire que l’accueil n’a pas vraiment été très chaleureux, et que le « Père curé » s’est même permis quelques réflexions qui ne donnaient pas l’impression de jaillir d’un coeur magnanime…
Bref, nos pèlerins (auxquels on avait déjà imposé une heure matinale de célébration) furent relégués dans un oratoire où il n’y avait « aucun risque » que d’autres fidèles puissent les rejoindre, et dont « l’autel » était une espèce de cube de contreplaqué peint.
Monsieur l’Abbé avait bien sûr dû apporter tout le matériel liturgique pour assurer une célébration digne et fervente du Saint Sacrifice (cliquer sur les vignettes pour voir les photos en grand).
Lorsque, à son retour, Frère Maximilien-Marie me fait le compte rendu de tels évènements, je dois bien vous avouer que je suis pour le moins scandalisé.
Certains, dans l’Eglise même, ont en effet pris l’habitude de qualifier – ou plus exactement de disqualifier – les fidèles qui sont attachés à la Messe latine traditionnelle en leur collant l’étiquette « intégriste » ; ce sont aussi souvent ces mêmes personnes qui se font gloire d’être des gens « ouverts » et qui se gargarisent de slogans contre l’exclusion et pour l’accueil de toutes les différences… Mais leur attitude par rapport à ce que notre Saint-Père le Pape a appelé « la forme extraordinaire du rite romain » révèle dans les faits un odieux cléricalisme, manifeste des « crispations » idéologiques que l’on peut maintenant regarder comme totalement dépassées, et m’incite à penser qu’ils sont eux-mêmes les « intégristes » d’une mode ecclésiastique qui avait cours il y a trois ou quatre pontificats mais n’est plus du tout en phase avec la réalité de l’Eglise et du monde!
Il est d’ailleurs symptomatique de constater que Frère Maximilien-Marie reçoit souvent (et ce fut le cas à plusieurs reprises en ce dimanche) des témoignages de sympathie vraiment touchants, simplement motivés par le fait qu’il porte un habit religieux.
Les prêtres ou les religieux « sécularisés » se rendent-ils compte de ce qu’ils ont perdu? Si – selon un proverbe bien connu – « l’habit ne fait pas le moine », il est néanmoins certain qu’il contribue à faire de celui qui le porte le témoin d’une réalité qui ne se limite pas aux horizons terrestres. L’Eglise considère que la vie religieuse est un signe donné aux hommes. Or, pour qu’un signe soit véritablement un signe, il convient qu’il soit… visible!
Frère Maximilien-Marie est bien sûr allé se recueillir dans la chapelle édifiée au lieu même où Saint Régis mourant eut la vision de Notre-Seigneur et de Notre-Dame qui venaient le chercher pour l’introduire dans la gloire du Paradis.
Il a particulièrement confié à l’intercession de Saint Régis tous les malades qu’on lui a recommandés (et il y en a beaucoup, hélas!).
Recueillement dans la chapelle mortuaire de Saint Jean-François Régis.
Je terminerai ce soir par une anecdote.
Près de la basilique de Saint Régis, Frère Maximilien-Marie est entré dans une boutique où était exposée la production de plusieurs artisans de la région : maroquinerie, travail du bois, poterie, peinture sur verre, broderie…etc. Justement un tourneur sur bois faisait une démonstration et un vrai courant de sympathie est passé entre lui et notre Frère. Du coup, en plus des coquetiers et autres vases et coffrets qu’il fabrique avec habileté, il a tenu à réaliser sous ses yeux, pour la lui offrir, une statuette représentant de manière stylisée Saint Jean-François Régis revêtu de la grande cape et du chapeau à larges bords qu’il portait dans l’hiver pour parcourir les montagnes du Vivarais et du Velay. Avec cette statuette, je pense que c’est aussi la bénédiction de Saint Jean-François Régis sur notre maison qui est venue jusqu’à notre Mesnil-Marie…
Mais j’ai assez parlé pour aujourd’hui et je vous laisse regarder quelques photos du travail de cet artisan (comme plus haut il vous suffit de cliquer sur chaque vignette pour que vous puissiez voir le cliché en grand format).
Tournage, présentation de la statuette de St Régis et dédicace.
Je vous souhaite une bonne semaine et vous dis à très bientôt pour une nouvelle chronique…
* Voir aussi la Prière à la Sainte Trinité, composée par Sainte Thérèse Couderc que nous publions plus loin > www, et le texte « Se livrer » > www.
Vous pouvez laisser une réponse.
et merci, en ce 16 juin, de nous parler de ce grand saint!
Merci pour cet article. Bonne continuation.
L’accueil de toutes les différences ???
C’est mots-là, je les ai entendus. Exactement les mêmes, pendant 3 ou 4 années de suite (la temporalité me fait défaut à mesure que j’avance en âge !).
Je les ai entendus dans le cadre des assises de l’enseignement catholique dont il ne reste plus que le nom, puisque il est politiquement correct de fanfaronner « enseignement LIBRE ». De catholique il ne reste plus que « le bol de riz » annuel et les actions vers des pays lointains, alors que l’on nous parle du manque de vocations, ici, dans la paroisse d’à côté de chez nous. Alors que l’on a l’air d’être presque fiers d’annoncer qu’il n’y a plus que « un prêtre pour 50 clochers ». On assure ainsi (bol de riz) sa bonne conscience, dans les établissements ….. (à chacun d’y mettre l’adjectif qui lui convient).
Durant ces années (de par mes mandats) j’ai travaillé avec conviction et honnèteté pour apporter mon humble participation, afin que quelque chose de « visible » puisse voir le jour dans les établissements catholiques qui ont parfois tout à envier aux établissements dits « laïcs » (concernant le catéchisme – oh pardon ! « pastorale » est de mise). La conclusion de ces assises a été : « Changer son regard ». Que je traduis par : « ayez le même regard que la majorité politiquement correcte ». Aussi, ai-je démissionné ; ceci est une autre histoire. J’en parle ici afin de « planter » le décor. Ce décor misérable de l’autel en carton (on se croirait dans une chanson de L…. de S….) est comme ce regard : il est changé. Mais, nous sommes certainement « limités » et nous ne comprenons pas les choses …. Certainement …
L’accueil de toutes les différences veut, en fait, dire : « l’accueil-de-ceux-qui-ont-le-plus-de-points-communs ». Eh, oui !!! Preuve à l’appui (parmi tant d’autres) la réponse faite à une institutrice qui osa demander quels seraient les moyens mis à sa disposition, afin de « réussir » l’accueil de deux élèves qu’elle avait dans sa classe depuis déjà un an, dits « différents » (traduire : ne rentrant pas dans le moule acceptable): « Eh bien, ne les prenez pas » (dixit !!!!!!).
En effet, quand une extrême minorité d’élèves va au catéchisme et que ne serait-ce qu’un seul de ces élèves se fait huer par tous les autres élèves de l’établissement (environ 1000), comment veux-tu Lully, que ceux qui sont attachés (pour faire court) au rite « ancien » n’aient pas un autel en carton???????????????
Je suis la première à soutenir (malgré toute la patience de ton papa à m’expliquer les choses) que le Seigneur n’a pas demandé le luxe comme condition de prière, mais la réunion de ceux et celles qui veulent prier (je ne veux aucunement dire qu’on ne pas prier seul : Je fais court pour contredire ton papa qui m’a affublée de ce prénom d’emprunt). Mais il ne faut quand-même pas exagérer !!!! « Trop » est un superlatif qui comparé à « rien » pourrait peut-être donner un juste milieu, qui n’enlèverait rien à la considération « qualitative » de la prière. Considération d’ordre purement humaine.
Tiens, je vais me remettre à l’histoire des chrétiens des catacombes et au « krifo s-h-olio » (l’école secrète, cachée) des chrétiens grecs durant 400 ans d’occupation ottomane : ces écoles « cachées » avaient alors été créées non seulement pour apprendre à lire et à écrire mais surtout et avant tout pour y enseigner la Parole du Seigneur.
L’oratoire auquel les pélerins ont été relégués, mon cher Lully, est saint, trois fois « saint » comme on dit chez les orthodoxes parce qu’il y avait la ferveur ; mais tout cela semble bien « fratricide » et « guerrier ». Prions afin que la Sainte Communion ne laisse plus jamais des goûts amers dans la bouche de quiconque.
Quant au « moine et son habit », ton papa pourra peut-être raconter l’anecdote de cette dame antiquaire un peu « crispée » ??? Ton papa parle de « témoin d’une réalité qui ne se limite pas aux horizons terrestres. » En ce qui me concerne, je t’avoue, bien volontiers, que n’ayant pas des capacité de voyante, il me plaît de pouvoir identifier un prêtre, un chirurgien, un avocat ….
Et toi, comment fais-tu pour identifier une souris ou un … sanglier, mon Lully ???
Plus que jamais, en union de prières.
Eulalie – Ioanna
Il faut que la foi et la spiritualité de l’Eglise redeviennent celles qu’avaient les apôtres de Jésus.
Et, c’est par la liturgie ancienne, respectueuse envers Dieu que cela se fera, et uniquement par elle.
Courage, espérance et persévérance sont la joie de l’âme lorsqu’elle vit de Dieu.
Fraternellement, union de prières.
Que de sérénité et de recueillement … … …
On aimerait voir ça plus souvent.
Bises !!!
C’est vraiment superbe, Maxxxxxxxxxxxx!