2008-35. Du 6 au 26 juillet 1794, le supplice des trente-deux Bienheureuses Martyres d’Orange.
10 juillet,
Au Mesnil-Marie, la fête des Bienheureuses Martyres d’Orange ;
Mémoire de Sainte Amalberge de Maubeuge (cf. > ici) ;
Anniversaire du rappel à Dieu de l’abbé Henri Huvelin (cf. > ici & > ici).
Pendant la grande révolution, furent arrêtées et rassemblées à la prison d’Orange, cinquante-deux religieuses, appartenant à divers ordres religieux implantés dans les environs.
Elles étaient accusées « d’avoir voulu détruire la République par le fanatisme et la superstition » !!!
Leur crime consistait en réalité à avoir refusé d’abandonner la vie religieuse, d’avoir persévéré autant qu’elles avaient pu dans la vie communautaire, et de ne pas avoir prêté les serments révolutionnaires.
Condamnées à mort par une « commission populaire » siégeant dans la chapelle Saint-Louis, trente-deux d’entre elles furent exécutées : seize Ursulines, treize Sacramentines, deux Cisterciennes et une Bénédictine.
Les vingt autres furent sauvées par la chute de Robespierre (le 28 juillet 1794) et libérées en 1795.
Ces moniales passaient la plus grande partie de leur temps d’incarcération à prier.
On connaît par les archives la manière dont elles avaient organisé leurs journées dans la prison :
- 5 heures : lever et méditation, récitation des prières de la messe .
- 7h : déjeuner
- 8h : litanies des saints et autres prières
- 9h : c’était généralement le moment où certaines d’entre elles étaient appelées à comparaître devant le tribunal et, comme elles n’avaient aucune illusion sur ce simulacre de justice, elles se disaient alors un à-Dieu joyeux. Celles qui restaient priaient pour celles qui partaient et méditaient le chemin de la croix.
- 18h : le roulement de tambour annonçait que les condamnées montaient à l’échafaud ; les prisonnières récitaient les prières de la recommandation de l’âme et des agonisants. Quand le tambour cessait, elles chantaient le « Te Deum ».
Aucune n’avait peur ; aucune ne signa le serment qui lui eût épargné la mort mais qui eût été synonyme de parjure. Elles avaient même composé un hymne dont le refrain ne manquait pas d’humour : « Bien loin que la guillotine me cause quelque frayeur, mon Dieu me fait voir en elle un moyen très précieux qui, par une voie nouvelle, me conduit droit aux Cieux ».
Les Bienheureuses Martyres au pied de l’échafaud
Voici les noms de ces vaillantes martyres dans l’ordre de leur exécution :
- le 6 juillet, Sœur Marie-Rose, bénédictine de Caderousse (dans le siècle Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741),
- le 7 juillet, Sœur Iphigénie, sacramentine de Bollène ( dans le siècle Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761),
- le 9 juillet, Sœur Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne de Rocher, née à Bollène en 1755),
- le 10 juillet, Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750).
- le 11 juillet, Sœur Sainte-Pélagie, sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753), Sœur Saint-Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc, née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740).
- le 12 juillet, Sœur Rose, sacramentine de Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de Pont-Saint-Esprit ( Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
- le 13 juillet, Sœur Madeleine de la Mère de Dieu, sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchières, née à Bollène en 1769), Sœur Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène (Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise, converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en 1756),
- le 15 juillet, Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie de Roquard, née à Bollène en 1749),
- le 16 juillet, Sœur Aimée, sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus, sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim, converse sacramentine de Bollène (Marie-Anne Béguin-Royal, née à Bouvantes en 1736), Sœur Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène (Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1754),
- le 20 juillet, Sœur Saint-Basile, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733),
- le 26 juillet, Sœur Saint-Augustin, sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de Sisteron (Elisabeth-Thérèse de Consolin, née à Courthézon en 1766).
Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en riant ».
Les corps des martyres furent jetés dans des fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.
Les trente-deux religieuses ont été béatifiées par le pape Pie Xl le 10 mai 1925.
Leur fête se célèbre à Orange même le 9 juillet, et dans d’autres lieux à diverses dates entre le 6 et le 26 juillet en fonction des opportunités des calendriers particuliers.
Voir aussi le texte publié > ici.
Vue ancienne de la chapelle de Gabet,
élevée sur les lieux où les corps des Bienheureuses Martyres furent ensevelis.

Vous pouvez laisser une réponse.
Ces religieuses martyres nous montrent le chemin à suivre.
Le Christ marchait avec elles et disposait leurs cœurs, comme Il disposera les nôtres si nous devions les suivre.
C’est en travaillant sur ma généalogie que j’ai découvert que des cousines ont été guillotinées : il s’agit de Sylvie et Jeanne de Romilhon ; leur beau-frère, Constantin de Caromb, sera aussi guillotiné la même semaine : c’etait un arrière-arrière-grand-oncle. Puis Henriette Faurie, apparenté à la famille Goubert de Gigondas, ma famille aussi.
Je ne les prie sans doute pas assez souvent.
On se demande pourquoi elles n’ont toujours pas été canonisées.
Leur béatification par Pie XI laissait entrevoir leur canonisation. Il suffirait que le pape le veuille!
Merci,de nous conter ces vies et ces morts édifiantes.
Elles inscitent à la réflexion.
Que ces religieuses nous servent de modèle dans leur joie et leur sérénité…dans la Paix de Notre Seigneur Dieu tout puissant.
Merci, frère, pour cette publication.
Bien entendu mon livre de prière, Magnificat, n’en parle pas.
Ce n’est pas la première fois que je constate leur mémoire sélective. J’ai appris l’existence de ces martyres par Radio Notre-Dame.
Je vais écrire à Magnificat pour me plaindre.
Nous devons rendre témoignage a la vérité.
Prions pour que l’Eglise adopte une position juste vis a vis des martyrs de la révolution.
En union de prière
Berwick
Le 9 Juillet 2016 se jouera une reconstitution du jugement des URSULINES Bienheureuse Martyrs de Bollène et d’Orange à la Chapelle de GABET.
Je serai le Juge FERNEX, à venir voir absolument et c’est gratuit.
Venez nombreux
Merci
Que de persécutions et de martyrs il y eut pendant la Révolution française, que la France ose toujours fêter bruyamment !!!
Et voici que deux siècles et demi plus tard, cela recommence…
Une pensée chrétienne pour toutes ces Bienheureuses Martyres d’Orange…
Bien cha(t)micalement.
Béa kimcat
Je vous encourage tous à vous rendre à la chapelle du Saint-Sacrement de Bollène (chapelle de l’ancien couvent où les bienheureuses Sacramentines martyres ont vécu).
Vous pourrez y prier devant le saint sacrement qui est exposé le mercredi et le jeudi (voir le site de l’abbé Hubert Lelièvre)
Leur présence rayonne toujours dans la chapelle et je suis convaincu que vous y recevrez de nombreuses grâces.
Pour ma part, à la suite de prières fidèles, j’ai reçu la grâce de la naissance d’une petite fille après 2 ans d’infertilité.
Que notre seigneur vous bénisse et que les bienheureuses martyres d’Orange vous protègent.
J’ignorais ce massacre affreux.
Le courage de ce martyres est émouvant et impressionnant au possible.
Nous devons les invoquer pour qu’elles prient pour nous et pour l’Europe toute entière… pour qu’elle reste chrétienne.