2008-22. Des pérégrinations de la statue de Notre-Dame de Compassion.
Lundi soir 21 avril 2008.
Nota bene :
Le Maître-Chat Lully, comme indiqué ci-dessus, écrivit cette chronique alors que nous devions quitter notre première implantation, dans le Vexin français : depuis cette chronique de 2008, la grande statue de Notre-Dame de Compassion, est bien arrivée en Vivarais, lieu désormais de l’implantation du Refuge Notre-Dame de Compassion, où nous espérons un jour construire – pour la recevoir – une véritable chapelle propre au Mesnil-Marie où pourront venir se recueillir et prier tous ceux qui veulent se confier au Coeur douloureux et immaculé de Notre-Dame.
Chers Amis du Mesnil-Marie,
Je ne vous ai pas beaucoup écrit, ces derniers temps, parce que – vous vous en doutez bien un peu – nous sommes en plein dans les préparatifs de notre prochain déménagement.
Pour le chat que je suis, la perspective du changement a quelque chose de traumatisant, mais Frère Maximilien-Marie m’a expliqué que les perturbations que nous devons endurer en ce moment nous vaudront dans quelques semaines d’être vraiment chez nous dans un endroit magnifique…
Il a déjà rempli quantité de cartons dans lesquels ont été bien rangés du linge, de la vaisselle, et presque toute la bibliothèque (il n’a conservé que quelques livres qu’il est important de garder à portée de main ou d’usage très courant).
Tout au long de la semaine dernière, j’ai assisté (avec une certaine inquiétude malgré tout) à ces préparatifs et même au démontage de certains meubles. Puis, grâce à une aide providentielle, le Frère a déjà pu faire partir un camion de déménagement à la fin de la semaine dernière…
Même la grande statue de Notre-Dame de Compassion a ainsi pu prendre la route : vous savez, il s’agit de cette statue qui devait trouver sa place dans la chapelle que nous avions prévu d’aménager ici (le permis de construire avait été obtenu) et dont nous n’avons finalement pas pu entreprendre les travaux, puisque c’est à ce moment là que Frère Maximilien-Marie fut informé que nous ne pourrions rester en ces lieux… En attendant de trouver place dans une chapelle digne de ce nom, cette grande Piéta était installée dans un garage sommairement aménagé, et Frère Maximilien-Marie la surnommait « Notre-Dame du Garage »!
Cette statue a été donnée au Refuge Notre-Dame de Compassion par des religieuses amies, contraintes de fermer la Communauté du lieu où elles avaient été fondées.
Je veux d’ailleurs profiter des circonstances présentes pour mettre noir sur blanc toute la gratitude de notre toute petite fondation envers ces religieuses, et aussi pour m’étendre un peu sur l’histoire de cette statue et de ses pérégrinations…
Les Sœurs de ******* avaient été fondées au moment de la Restauration pour s’occuper des malades mentaux : leur Père Fondateur, qui était un saint prêtre pénétré de la plus délicate compassion pour les souffrances des hommes, s’était en effet rendu compte avec effroi que depuis la grande révolution, par suite de la suppression des ordres religieux hospitaliers, les malades mentaux (les aliénés, comme on disait alors) étaient enfermés dans les prisons, avec les détenus de droit commun et les criminels, dans des conditions épouvantables… Je n’hésite pas à écrire que c’est à cette sorte de « détails » que l’on peut apprécier le véritable humanisme de l’idéologie révolutionnaire!
A ses religieuses, le bon Père donna pour modèle la Compassion de Notre-Dame et cette Piéta trôna dans la chapelle de leur maison de fondation pendant près d’un siècle et demi, jusqu’à ce qu’une autre idéologie, sous prétexte de renouveau conciliaire, culpabilise les religieuses de leur dévotion envers la Mère des Douleurs – dévotion qualifiée de dolorisme suranné – et leur enjoigne de reléguer la grande Piéta, loin des regards, dans une tribune fermée par une grille…
Cela se passe de commentaires, et je retiendrai seulement que des générations de religieuses ont prié devant cette statue : elles ont puisé dans cette dévotion la force quotidienne de leur consécration au service de ceux qui sont atteints dans leur psychisme par des maladies terribles et humiliantes ; elles ont trouvé auprès de la Vierge des Douleurs l’énergie pour vivre le don d’elles-mêmes, dans la patience, la générosité, le partage des épreuves d’autrui, et pour travailler autant que possible au bien et à la consolation des âmes qui leur étaient confiées.
Obligées de partir, les religieuses craignaient que cette statue ne soit détruite ou vendue à quelque brocanteur, et elles furent véritablement heureuses de l’offrir pour notre fondation.
L’enlèvement de cette Piéta donna bien des soucis à Frère Maximilien-Marie, parce que les portes de la tribune où elle se trouvait avaient été modifiées et ne permettaient plus son passage.
Après avoir bien étudié le problème, la seule solution qui permettait de la sortir était de la faire passer par l’ouverture de la grille de cette tribune, qui – par chance! – correspondait, à quelques centimètres près, aux dimensions imposantes de la statue. Mais cette tribune se trouvait à plus de dix mètres au-dessus du sol de la chapelle, et il fallut se résoudre à faire appel à un déménageur, que l’on fit venir de loin parce que lui seul avait le matériel adapté.
C’est ainsi qu’avec des forts-à-bras, et surtout avec l’aide d’un monte-charge (qu’il fallait entièrement démontable en raison des difficultés d’accès à la chapelle), la statue de Notre-Dame de Compassion fut descendue, soigneusement enveloppée, puis embarquée dans un camion en vue de présider à notre fondation.
La voici aujourd’hui repartie sur les routes… Et, tout comme vous je pense, je souhaite maintenant que le lieu de notre prochaine installation soit celui où le Refuge Notre-Dame de Compassion pourra s’enraciner, se développer et rayonner… Le lieu où ceux qui prieront devant cette Vierge de Pitié et de Consolation recevront d’abondantes grâces et bénédictions du Ciel.
Lully.
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Miaou, très cher Lully !!!
Je comprends bien tes inquiétudes face à tout ce remue ménage « imposé » par ton papa. Mais, dis-toi bien que très bientôt tu seras dans un « vrai » chez toi et pour de « vrai » comme disent les enfants.
J’ai été scandalisée de lire que des Soeurs ont été obligées de reléguer cette statue dans un lieu fermé en dehors de leur chapelle sous prétexte de « dévotion qualifiée de dolorisme suranné »!!!
Hé, en quoi cette Piéta dérangeait ????
Enfin, c’est hallucinant : ceux et celles qui en étaient gênés n’allaient pas s’y prosterner !!!! Qui peut croire que des fervents ne seraient pas aller devant les « grilles » pour s’y recueillir ?????
Ceci est vraiment pire que je ne le croyais : au-delà de toute idéologie (qui ne devrait même pas exister) en dehors de tout dogme, j’ai bien l’impression que ce sont des enfants, des gamins sans cervelle (je ne parle même pas de Foi : cela ne relève pas de mon domaine) qui gouvernent l’Eglise et ses âmes.
En cette Semaine Sainte (oui, oui…pour moi) je prierai de toutes mes forces Saint Silouane pour que « le Seigneur fasse que tous les peuples de la terre Le connaissent en Esprit ». J’ajouterai même « que tous les prélats ……. »