2008-5. Où l’on déplore l’aveuglement des chefs.

Mardi 15 janvier

Hier, lundi 14 janvier 2008, en milieu de journée, notre Saint Père le Pape Benoît XVI a reçu en audience Monsieur le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence épiscopale française, accompagné de ses deux vice-présidents, NN.SS. Hippolyte Simon et Laurent Ulrich, ainsi que du secrétaire général de la sus-dite conférence, l’abbé Antoine Hérouard.

N’étant qu’un tout petit chat, je n’ai évidemment pas assisté à cet entretien: je le confesse pourtant, je me serais volontiers fait petite souris afin de me glisser discrètement dans un coin! Mais comme ce ne fut pas le cas, ma curiosité féline est bien obligée de s’en tenir aux entrefilets que j’ai pu glaner ça et là au sujet de cette rencontre, en particulier sous la plume de Monsieur Denis Crouan, président de l’association « pro liturgia » [cf. actualité du 15/01 www]

Monsieur Crouan, généralement bien informé, rapporte donc que Monseigneur Simon aurait évoqué avec le Souverain Pontife la question du motu proprio « Summorum Pontificum cura« , n’hésitant pas à affirmer que les évêques de France avaient été « solidaires de sa volonté de permettre à des personnes qui sont – à titre exceptionnel – attachés à la forme extraordinaire (du rite romain) de se sentir bien dans la communion de l’Eglise« . Et Monsieur Crouan commente: « On ne sait pas si le Saint-Père n’a pas dû faire des efforts pour ne pas rire en entendant que les évêques avaient été « solidaires », lui qui sait tout de même les réactions pour le moins vives qui ont suivies la publication du Motu proprio« . Monseigneur Simon aurait même ajouté « qu’il n’y a pas eu de demandes pour l’application du Motu proprio ayant changé la situation, et que la façon habituelle de faire vivre le rite latin demeure la forme ‘ordinaire’ « .

Quand je lis de telles choses, je ne vous cache pas que mon poil se hérisse , que mes oreilles se couchent en arrière et que mes griffes sortent au maximum de leur extension.

Si Monseigneur l’archevêque de Clermont a bien réellement tenu de tels propos devant le Pape Benoît XVI, je me pose de sérieuses questions sur ce qui peut se passer dans sa tête: ce prélat est-il lucide? est-il sain d’esprit? fait-il preuve d’hypocrisie? ou bien est-il totalement aveuglé par l’idéologie?… A moins que ce ne soit un curieux amalgame de tous ces cas de figure? Si en effet une personne, sous une pluie battante et tenant en main un thermomètre marquant une température de 5°, me disait qu’il fait un grand et chaud soleil, je serais parfaitement autorisé à me poser des questions sur sa santé mentale, sur sa sincérité ou sur ses capacités objectives de perception du réel, mais en définitive – en dehors du fait qu’elle attraperait probablement une bonne bronchite – cela ne porterait pas à de grandes conséquences… Cependant ici c’est complètement différent, parce que les conséquences sont tout autres. Et lorsque je lis de semblables affirmations émanant d’un évêque – c’est-à-dire de quelqu’un qui doit veiller avec une sollicitude véritablement paternelle et avec un zèle nourri de charité surnaturelle sur une part de l’Eglise de Dieu, en pleine communion avec le Successeur de Saint Pierre – , je ne peux pas m’empêcher d’éprouver un sentiment de colère en pensant que l’aveuglement des chefs (et il n’y en a pas de pire que celui qui est volontaire) est désastreux pour le profit spirituel et le salut des âmes! Ce que j’écris ici n’est pas une opinion personnelle facultative, c’est l’enseignement même de Notre-Seigneur Jésus-Christ: « Ce sont des guides aveugles. Or si un aveugle conduit un aveugle, tous deux tomberont dans une fosse« (Matth. XV,14).

Quoi qu’il en soit les faits sont là pour démontrer le contraire des affirmations de Monseigneur Simon et je ne veux pas en dresser un catalogue: le voudrais-je que cela me semblerait impossible! Nous savons que la commission pontificale « Ecclesia Dei«  et la nonciature apostolique à Paris reçoivent quantité de lettres, plaintes et demandes de la part des fidèles de France attachés à la célébration du rite « antiquior » de la Sainte Messe latine, dont les démarches auprès de leurs curés ou dans les évêchés ne rencontrent qu’indifférence, négligence, mépris… On m’a même rapporté que Monsieur le cardinal Castrillon Hoyos, préfet de cette commission « Ecclesia Dei« , lorsqu’il est venu à Versailles le 8 décembre dernier pour célébrer par une grand’messe pontificale le vingt-cinquième anniversaire de l’association « Notre-Dame de Chrétienté« , est reparti avec une pleine serviette de lettres qui lui ont été remises en mains propres, et dans lesquelles des catholiques de toute la France font état de leurs difficultés pour obtenir l’application des dispositions contenues dans le motu proprio et en appellent à Rome.

Je serais tenté d’écrire que l’on trouve, chez certains guides du peuple chrétien, quelque chose de comparable à ce qui se passa pour Pharaon au temps de l’Exode: son coeur fut endurci, malgré les signes et les prodiges déployés par Moïse, et il n’écouta pas (cf. Exode VII,3). Cet endurcissement du coeur, que l’on retrouve chez les Princes des Prêtres et les pharisiens à l’époque de la vie terrestre de Notre-Seigneur, porte déjà en lui-même une forme de châtiment, et l’obstination dans cette voie est toujours la source de grands malheurs pour les peuples. Ah, comme je voudrais qu’il n’en soit pas ainsi pour la Sainte Eglise Catholique aujourd’hui! Et combien je souhaite que son unité soit réelle et véritable, autour de notre Saint Père le Pape Benoît XVI, dans la Vérité et dans la Charité…

Lully.

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 25 janvier 2008 à 6 h 09 min Ioanna écrit:

    Alors là, Monseigneur Lully, tu exagères vraiment : souviens-toi – espèce de chat- que ton papa te prépare tous les jours ton repas. Et -je le sais bien moi – il se rend malade à chaque fois qu’il doit s’absenter, à savoir comment tu pourrais survivre … Quant à toi, point d’inquiétude à ce sujet, n’est-ce pas, Monseigneur ? Tu sais que tu peux aller chasser la souris (tu as même fait des comptes à ce sujet). Alors, vouloir maintenant devenir souris …. heum… tu risques fort de te faire manger par un autre gros et méchant matoumiaou !

    Tu sais, mon Lully, j’ai bien l’impression que c’est ce qui se passe aussi avec les evêques : ils se tranformeraient bien -je crois- en gros matou pour dévorer les petites souris.
    Peut-être parcequ’elles se multiplient plus vite que les gros matous ?

    Moi, je crois, cependant, qu’ils sont un peu bêtes : parce que s’ils (les evêques) laissaient proliférer les petites souris, il y en aurait tellement qu’elles n’auraient plus peur des gros matous. Quant aux gros matous, il y aurait tellement de souris que s’ils continuaient à vouloir en manger, eh bien, ils auraient une indigestion. Ceci procédant de celà, ils vivraient alors en humble communion généreuse dans une grande, très grande Maison qui pourrait être … le Mesnil ? Non !!! Ce serait trop petit !!!!
    Voyons ! l’Eglise alors ? Oui, ça me va bien moi : Une Belle, Grande, Vraie Eglise où la paix de la Prière serait Reine.
    Ah ! en plus nous en avons Une de Vraie Reine : Notre Mère, la très Sainte Vierge : Reine des cieux et de nos coeurs.

    … Ce fut un beau rêve, parce que la réalité est autre.
    Alors, Monseigneur Lully, quand tu verras un évêque « tomber » son anneau, et qui te dira que tous les jours il se demande pourquoi il croît, transforme-toi en souris (c’est plus facile de se cacher de honte) et trouve un tout petit petit trou, pour t’y cacher en attendant des jours meilleurs.

    Ton amie
    Ioanna – la schismatique

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