2007-44. De la translation de la Sainte Maison de Lorette.
10 décembre,
Fête de la translation de la Sainte Maison de Notre-Dame à Lorette.
Notre-Dame de Lorette
statue en bois de cèdre vénérée à l’intérieur de la « Santa Casa »
Ce matin au moment de son oraison, Frère Maximilien-Marie m’a dit : « Aujourd’hui, Lully, nous partons en Italie ! »
Je l’ai regardé avec des grands yeux étonnés parce que je ne l’avais pas vu préparer des valises et qu’il n’avait pas non plus sorti mon panier de voyage…
Voyant mon incompréhension, il a ajouté en souriant : « Nous y allons par le coeur et par la prière, pour faire un petit pèlerinage spirituel dans la Sainte Maison de Lorette. »
Moi, cela me convenait bien de « voyager » sans sortir du Mesnil-Marie car vous savez que nous, les chats, nous détestons changer d’habitudes et de cadre de vie.
J’étais néanmoins intrigué et j’ai demandé à Frère Maximilien-Marie qui était cette « Lorette » et pourquoi sa maison était particulièrement sainte, ce qui a eu pour effet de le faire rire et m’a tout de même valu quelques explications fort intéressantes que je vous retranscris ici :
« Lorette – en italien Loreto - est une petite ville de la Marche d’Ancône, située sur une éminence proche de la côte adriatique, en Italie. On dit que ce nom est dérivé de « laureus » qui signifie en latin : laurier, parce que – jusqu’au XIIIème siècle – cette colline était recouverte par un petit bois de lauriers. Cette ville s’est développée en raison et autour d’un sanctuaire qui renferme la Sainte Maison de Nazareth, cette maison dans laquelle la Vierge Marie a reçu la visite de l’Archange Gabriel, cette maison dans laquelle donc s’est accompli le mystère de l’Incarnation du Verbe de Dieu, cette maison dans laquelle la Sainte Famille a vécu au retour de l’exil en Egypte. »
Je me demandais bien pourquoi la Sainte Maison de Nazareth n’était pas à Nazareth, comment il se faisait qu’elle se trouvât maintenant en Italie (parce que je sais bien moi que Nazareth se trouve en Palestine !), et qui avait osé la démonter pour la transporter et la reconstruire à cet endroit : j’ai en effet lu que les Américains avaient démonté des monuments anciens qu’ils avaient achetés en Europe, pour les transporter et les reconstruire outre-Atlantique.
Mais Frère Maximilien-Marie qui a deviné mes pensées s’est empressé d’ajouter :
« Non, non! Tu te trompes… La Sainte Maison n’a pas été démontée et reconstruite par des moyens humains : elle a été miraculeusement transportée dans les airs par les Anges, et elle est arrivée à Lorette le 10 décembre 1294, alors qu’elle avait quitté Nazareth depuis environ trois années! C’est la raison pour laquelle nous célébrons aujourd’hui la fête de la Translation de la Sainte Maison de la Vierge Marie, Notre-Dame de Lorette ».
la Translation de la Santa Casa (tableau de Saturnino Gatti)
Cette histoire de « maison volante » m’intriguait décidément de plus en plus, alors Frère Maximilien-Marie m’a tout raconté en détail :
- la disposition de la maison de Marie, à Nazareth, qui n’avait que trois côtés construits puisqu’elle était adossée à la colline et que l’arrière de la maison était en fait constitué par une grotte creusée dans le roc ;
- la transformation de cette humble maison en sanctuaire par les Apôtres ;
- l’édification d’une basilique autour d’elle par Sainte Hélène ;
- la destruction de cette basilique – mais pas de la maison elle-même – par les musulmans et sa reconstruction par les croisés ;
- les nouvelles destructions occasionnées par de nouveaux envahisseurs encore plus terribles et « l’envol » de la Sainte Maison en 1291, tandis que la petite grotte restait à Nazareth ;
- les diverses étapes qu’elle fit en Dalmatie avant de se poser à Loreto, le 10 décembre 1294 ;
- puis les apparitions de la Madone pour attester de l’identité de cette construction ;
- et enfin, à de nombreuses reprises, les affirmations sans équivoque des Pontifes Romains en faveur de cette tradition (sans toutefois que ce soit un article de foi).
Au XVème siècle, sous la direction de Bramante, la Sainte Maison fut enchâssée dans un somptueux écrin de marbre blanc sculpté, mais cet « écrin de marbre » n’est pas collé aux murs de pierre de l’édifice lui-même : il y a entre les deux une espèce de galerie étroite qui permet toujours la circulation et les investigations des scientifiques.
Justement, Frère Maximilien-Marie m’a ensuite fait l’exposé des « preuves tangibles » qui attestent de la vérité de ce miracle (parce que les historiens modernes en contestent pour la plupart la réalité, et que – même lorsqu’ils admettent qu’il s’agit bien des pierres de la maison de Marie à Nazareth -, ils ne croient pas à son transport miraculeux par les Anges mais voudraient qu’une famille noble du nom de « de Angelis » soit responsable d’un démontage et d’un transport par bateau… La crédulité populaire aurait ensuite transformé cet évènement en miracle en raison d’une méprise facile liée au nom des auteurs du transfert !).
Mais non ! Il faut bien savoir que :
1) les dimensions de la maison et les pierres dont elle est construite sont tout à fait identiques à celles des fondations demeurées à Nazareth ;
2) le mortier qui lie les pierres entre elles est bien celui de Nazareth, et d’ailleurs on ne trouve ni ses composants ni la même manière de le préparer dans cette région d’Italie : or si la maison avait été démontée et reconstruite au XIIIème siècle, le mortier ne serait pas celui d’origine, identique à celui qu’on retrouve dans les fondations de Nazareth ;
3) les fresques que Saint Louis fit exécuter dans la Sainte Maison de Nazareth en 1251, lors de son pèlerinage dans la Sainte Maison de l’Incarnation, se retrouvent à Lorette : il est certes techniquement possible de détacher une fresque d’un mur pour la transférer sur un autre support, mais c’est une technique qui demande l’intervention d’une équipe de spécialistes d’une compétence très particulière et présente des risques certains ;
4) le « démontage » de la maison, au lieu de se faire pierre par pierre, aurait certes pu s’opérer par pans de murs entiers, mais en ce cas on retrouverait bien évidemment des traces d’assemblage avec un mortier différent : alors qu’en réalité on ne trouve pas de traces de reconstruction ;
5) la Sainte Maison de Lorette n’a pas de fondations : elle est simplement posée sur un terrain qui présente des inégalités, ce qui fait qu’à certains endroits la base des murs ne touche pas le sol ! On voit mal des hommes procédant à un « remontage » sans prendre un minimum de précautions humaines pour assurer la stabilité de l’édifice…
Tous ces éléments ont été soigneusement étudiés au cours des siècles, et encore récemment, de manière rigoureusement scientifique, et corroborent la tradition.
La Basilique et l’intérieur de la Sainte Maison.
Cette tradition est confirmée, pour les croyants, par l’expérience des Saints et des mystiques : ainsi, par exemple, Saint Nicolas de Tolentino (Tolentino se trouve à quelques kilomètres de Lorette) a été le « témoin » de l’arrivée de la Sainte Maison à Lorette dans une vision.
Dans les siècles suivants ont vit parmi les pèlerins de la Sainte Maison de Lorette de nombreux Saints qui y reçurent des grâces signalées : Sainte Catherine de Sienne, Saint François de Paule, Saint Ignace de Loyola et Saint François Xavier, Saint François de Borgia, Saint Louis de Gonzague, Saint Charles Borromée, Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, Saint Benoît-Joseph Labre, le Bienheureux Pie IX et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus pour ne citer que les plus célèbres.
J’étais donc émerveillé par ce récit et – tout en regardant les photographies que me montrait mon papa-moine – je me suis « transporté en esprit » dans cette Sainte Maison pour y présenter à Notre-Seigneur et à Sa très Sainte Mère mes actions de grâces et mes louanges…
Lully.
Et savez-vous qu’il existe en Vendée un exact fac-similé de la Sainte Maison de Lorette ?
Voir ici > La Flocellière : le fac-similé de la Sante Casa.
Vous pouvez laisser une réponse.
Voilà un exemple de méditation pour les francs-maçons qui ne croient pas au surnaturel (il y a d’autres exemples).
Tout simplement surnaturel !
Les apparitions et le miracle de Notre-Dame de Guadalupe ont été présentés dans ce blogue au jour de la fête de Notre-Dame de Guadalupe, c’est-à-dire le 12 décembre, en 2007. Vous pouvez vous y reporter.
Merci pour cette belle présentation. C’était aussi la saint Juan Diego, voyant de Notre-Dame de Guadalupe.
J’espère que vous nous présentez ce miracle demain!
Merci pour cet historique de notre-Dame de Lorette.
« parce que je sais bien moi que Nazareth se trouve en Palestine » : Non en Israël.
Réponse :
Nenni ! On ne parle pas ici selon la géo-politique contemporaine, mais en conformité avec l’histoire sainte et les dénominations traditionnelles.
Cher Lully,
merci pour cet exposé passionnant ; j’ai toujours cru au miracle des anges qui ont transporté la Sainte Maison de la Vierge Marie.
Il y a aussi une représentation de la maison de Lorette dans un couvent capucin à Prague.
http://www.vanupied.com/prague/monument-prague/eglise-notre-dame-de-lorette-sanctuaire-a-prague-hradcany.html
Je vous charge, Maître-chat Lully, de remercier frère Maximilien-Marie, pour ce beau voyage vers la maison de Lorette, me permettant ainsi d’approfondir mes maigres connaissances !